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Yonne : trois squelettes humains découverts à Gurgy, un espoir pour les familles des "disparues de l'Yonne"

La procureur de la République d'Auxerre, Sophie Macquart-Moulin, précise qu'en l'état "rien ne permet d'établir un lien avec l'affaire des disparues de l'Yonne".

Article rédigé par franceinfo
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Carte de situation de Gurgy, dans l'Yonne.  (GOOGLEMAPS)

Trois squelettes de corps humains ont été découverts dans une propriété à Gurgy, dans l'Yonne, lors de travaux de terrassements sur un terrain privé, proche de la rivière Yonne, indique France Bleu Auxerre vendredi 9 juin.

Les corps, dont le sexe n'a pas été établi, seraient ceux d'adultes. Ils ont été confiés à l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale, qui doit mener des analyses pour dater ces ossements. Une enquête préliminaire est ouverte.

"Il faut rester extrêmement prudent"

Cette découverte fait renaître un espoir pour les proches des "disparues de l’Yonne". En effet, parmi les sept victimes d’Émile Louis, deux corps seulement ont pu être retrouvés. Pierre Monnoir, le président de l'association des disparues de l'Yonne (ADHY) établit le lien avec les disparitions : "Émile Louis avait l'habitude de traîner dans les jardins. C'est son secteur. Mais il ne faut pas faire d'amalgame, c'est pourquoi nous demandons des analyses ADN, si les corps sont enterrés depuis moins de 30 ans".

Sophie Macquart-Moulin, procureur de la République d'Auxerre reste prudente. "Rien ne permet d'établir un lien avec l'affaire des disparues de l'Yonne", précise-t-elle. "Je comprends que cela suscite l'émotion des familles des victimes, mais il faut vraiment attendre la datation des corps et rester extrêmement prudent", poursuit-elle.

Selon elle, la disposition des corps, leur alignement, font plutôt penser à un ancien cimetière. Ces squelettes pourraient tout aussi bien avoir plusieurs centaines d'années. La datation des ossements pourrait être connue d'ici la fin de la semaine prochaine.

Sept victimes du tueur en série

Emile Louis, chauffeur de car scolaire, avait reconnu lors de sa garde à vue en 2000 avoir tué sept jeunes filles handicapées mentales légères près d’Auxerre entre 1977 et 1979. Il avait également affirmé avoir enterré les corps.

Il avait donné des précisions concernant les lieux d’inhumation de deux d’entre elles. Il n'a jamais indiqué où il avait fait disparaître les autres victimes. Emile Louis a longtemps vécu à Seignelay non loin de la commune de Gurgy et fréquentait assidûment les rives de l'Yonne où il aimait aller pêcher.

Il a été condamné à la perpétuité pour cette série de meurtres le 25 novembre 2004, assortie d’une période de sûreté de 18 ans. La peine a été confirmée en appel en 2006. Le tueur en série est décédé le 20 octobre 2013 à Nancy.

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