14-Juillet : pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi de renouer avec l'exercice de l'interview présidentielle ?
A l'issue du défilé militaire, Emmanuel Macron va répondre aux questions des journalistes en direct. Ce n'est que la deuxième fois, après 2020, que le chef de l'Etat renoue avec cette tradition observée par ses prédécesseurs. 14-Juillet : pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi de renouer avec l'exercice de l'interview présidentielle ?
Un 14 juillet très politique. Après le passage en revue des troupes sur les Champs-Élysées à Paris, Emmanuel Macron va répondre aux questions des journalistes Caroline Roux et Anne-Claire Coudray à partir de 13h10 jeudi 14 juillet 2022 à l'Elysée.
>> 14-Juillet : suivez le défilé en direct
Ce n'est pourtant que la deuxième fois qu'il se prête à l'exercice depuis son premier quinquennat. En 2017, le président, tout juste élu, refuse alors l'interview du 14 juillet, imitant son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
"Remettre l'église au milieu du village"
D'après l'entourage d'Emmanuel Macron, son esprit est "trop complexe" pour ce format questions-réponses. Mais en 2020, changement de fusil d'épaule : à la sortie de la première vague de Covid-19, le président reçoit deux journalistes. "Nous sortons de cette phase aiguë de l'épidémie. Le pays a été profondément bouleversé, traumatisé. Je crois que ce 14-Juillet avait un tour particulier qui justifie cet échange", expliquait-il alors. Il est ensuite interrogé sur la gestion de la crise sanitaire, mais aussi les accusations de viols visant son ministre Gérald Darmanin, à qui il réaffirme son soutien.
"Il faut remettre l'église au milieu du village", insiste ainsi un cadre de la majorité auprès de franceinfo. Car trois mois après sa réélection, Emmanuel Macron veut enfin lancer son nouveau quinquennat et se relancer après des semaines de turbulences post-présidentielle, marquées par le revers des législatives, la constitution d'un nouveau gouvernement, rythmées par des polémiques de l'affaire Damien Abad, du fiasco du Stade de France ou encore les Uber Files, qui seront certainement évoquées pendant l'interview.
Que va-t-il dire ?
Avec cet exercice solennel de questions-réponses de 45 minutes, en direct depuis le palais présidentiel, Emmanuel Macron compte ainsi recentrer le débat autour de son programme, réexpliquer les réformes, comme celle des retraites, et, bien sûr, évoquer l'Ukraine, sur le plan militaire, 14 juillet oblige. Défilé qui doit, d'ailleurs, mettre à l'honneur les pays du flanc Est de l'Otan et les troupes françaises qui y sont déployées. Le chef de l'Etat a souligné mercredi soir devant les armées que la France était entrée dans une "économie de guerre" et compte revenir sur cette question durant l'interview.
Un moment que l'Elysée veut symbolique : "Partager la flamme" est le thème du défilé 2022 : une triple référence au lien armée-nation, à la flamme de la Résistance incarnée par Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération décédé l'an dernier, et à la flamme olympique dont la France est désormais dépositaire jusqu'aux Jeux olympiques de Paris 2024. Des médaillés olympiques et paralympiques feront partie du cortège.
D'autres thèmes comme la formation, les problèmes de recrutements seront évoqués, assure à franceinfo son entourage. Le chef de l'Etat devrait aussi évoquer durant l'interview le travail, le chômage, les retraites et le RSA. De quoi planter le décor, avant d'attaquer les projets de loi et les réformes.
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