"Je peux tirer, mais je n'ai pas de bouquet" : faute de fusées, des communes annulent leur feu d'artifice du 14-Juillet
La société Pyragric a accusé un retard dans la livraison des commandes et certaines communes ont dû annuler leur feu d'artifice. L'entreprise pyrotechnique renvoie la faute à son fournisseur chinois.
C'est pour beaucoup de communes l'événement phare de l'année : le feu d'artifice du 14-Juillet. Pourtant, dans certaines villes françaises, notamment dans l'Yonne et dans l'Hérault, il n'aura pas lieu, ni jeudi 13 ni vendredi 14, comme c'était initialement prévu. La faute à des retards de livraison chez un gros fournisseur basé près de Lyon, qui travaille avec beaucoup de municipalités.
L'entreprise pyrotechnique Pyragric confirme qu'il y a des problèmes dans les délais d'acheminement des produits mais se dit elle aussi victime de retards, au niveau des matières premières qui arrivent de Chine. Ces produits de base qui permettent de confectionner les feux d'artifice ne seraient arrivés qu'il y a quelques jours de Chine dans les usines de l'entreprise française.
"Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter"
A Sens, on a appris la mauvaise nouvelle via les réseaux sociaux . La ville d'Auxerre, dans le même département, a annoncé jeudi sur facebook qu'elle ne pourrait pas assurer son propre feu d'artifice, la livraison des fusées par la société Pyragric n'ayant pas été faite à temps. Auxerre précise dans le même temps que la ville de Sens est dans la même situation, comme d'autres communes de l'Yonne.
Problème : à Sens, la mairie n'est pas au courant des problèmes de livraison du fournisseur. "Il n'y avait aucune raison particulière de s"inquiéter. Habituellement, c'est convenu comme ça, l'artificier arrive le matin pour installer son pas de tir."
Alertée par Auxerre, la mairie de Sens tente donc de comprendre ce qui se passe et essaie de joindre la société Pyragric, qui doit fournir le matériel pyrotechnique. "On a envoyé des messages, on a téléphoné, on a mis des mails... Aucune nouvelle de l'entreprise !", déplore Nicole Langel. L'artificier a bien proposé une solution de rechange mais elle ne correspond pas à la commande de la mairie. "Il nous a dit : 'Si, si, je peux tirer, mais je n'ai pas le bouquet !' Attendez, sans le bouquet..." Une proposition insuffisante comparée aux vingt minutes en sons et lumières commandées par la municipalité.
Pour distraire les 4 000 personnes qui se déplacent chaque année à Sens pour le feu d'artifice, la ville a décidé en catastrophe la mise en lumières de la cathédrale. "Mais enfin, ce n'est pas le feu d'artifice... ce n'est pas ce qu'on attendait !", déplore Nicole Langel. Quant aux 16 000 euros que coûte le feu artifice, ils n'ont pas encore été versés selon la mairie. La ville de Sens attend de voir si le spectacle peut être reporté. Beaucoup de communes espèrent pouvoir se rabattre sur la même option, avec un spectacle en août. Si le fournisseur ne peut pas honorer sa commande, il y aura peut-être des poursuites judiciaires.
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