Après le vote suisse contre les minarets, l'UMP s'interrogeait sur la justification de ces édifices en France
Le ministre Bernard Kouchner, s'est dit "un peu scandalisé" par cette "expression d'intolérance". "Si on ne peut pas construire de minarets cela veut dire qu'on opprime une religion".
A L'UMP, Xavier Bertrand a jugé qu'on n'avait pas "forcément besoin" des minarets en France, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".
Toujours à l'UMP, Dominique Paillé, porte-parole-adjoint, a estimé lundi sur France Info que si les salles de prière sont "évidemment tout à fait indispensables", il n'en va pas de même pour les minarets, a-t-il dit.
"Il faut pouvoir assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit et sans que cela transgresse le principe de laïcité", a-t-il estimé, faisant le distinguo entre les minarets et les clochers des églises catholiques qui sont "un héritage historique".
Pour Hervé Morin, ministre de la Défense et président du Nouveau Centre, "il appartient au maire, qui est responsable de l'urbanisme dans sa commune, d'avoir un débat avec les communautés musulmanes pour que ces lieux de culte décents ne heurtent pas les autres communautés et les autres religions". "Il ne s'agit pas de construire des minarets qui soient aussi hauts que les cathédrales, a-t-il dit à des journalistes.
Au PS, Pierre Moscovici a jugé sur LCI "électoralistes" les propos de Xavier Bertrand qui, selon lui, reviennent à dire "qu'au fond les Suisses montrent la voie".
Les Verts dénoncent l'avancée des idées "xénophobes et islamophobes" en Europe.
"Tous les prétextes sont bons : débat sur la burqa, mariage gris, minarets, amalgame entre la sécurité et l'immigration, identité nationale pour faire peur et nourrir un sentiment de rejet contre certains immigrés ou européens issus de l'immigration venant de pays musulmans", accuse le parti écologiste dans un communiqué.
Comme les Verts, le député socialiste européen Vincent Peillon et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, font le lien entre le vote suisse et le débat lancé par Nicolas Sarkozy et la droite sur l'identité nationale en France.
"Cessons de jouer avec des concepts, avec des émotions mauvaises et dangereuses. N'animons pas la campagne des (élections)régionales (de mars prochain) avec des sujets qui n'ont rien à voir, comme l'identité nationale", a dit Vincent Peillon sur iTélé.
Les Suisses ont approuvé dimanche par referendum à 57% l'interdiction de construire dans la Confédération de nouveaux minarets.
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