Morbihan : appeler un petit garçon Ambre, une affaire qui divise la justice
Le parquet s'est opposé à ce prénom mais a été contredit par le juge aux affaires familiales, le procureur de Lorient a décidé de faire appel.
Un petit garçon peut-il s'appeler Ambre ? C'est la question qui divise la justice dans le Morbihan, rapporte mardi 11 septembre France Bleu Breizh Izel. L'enfant né en janvier 2018 à Étel (Morbihan) a été prénommé Ambre par ses parents, un "prénom féminin, mais à consonance masculine et déjà donné dans le passé à des garçons", selon France Bleu Breizh Izel.
Le parquet refuse, le juge aux affaires familiales accepte
À la naissance de l'enfant, l’officier d'état civil signale le cas à la procureure de la République de Lorient, qui considère qu'un risque de confusion de sexe pouvant nuire à l'enfant existe. Le parquet demande donc un changement de prénom. La mère est alors assignée devant le juge aux affaires familiales de Lorient, qui donne finalement raison aux parents, un couple de femmes. Le parquet de Lorient fait appel de cette décision le 30 juillet dernier. L'affaire sera rejugée à Rennes, mais pas avant fin avril 2019.
Alice Gondelle, la mère d'Ambre, considère être "victime d'acharnement". "La société est très injuste, elle laisse passer des prénoms très ridicules qui peuvent porter préjudice à l'enfant, comme 'Clitorine'", poursuit-elle alors que le prénom Ambre est "classique, ancien et reconnu mixte".
Ce qu'on trouve injuste, c'est que la procureure agit comme une avocate, elle s'acharne !
Alice Gondelleà France Bleu Breizh Izel
La mère et sa compagne déplorent la situation et parlent même d'homophobie. Elles sont soutenues par l’association Les Enfants d'Arc-en-Ciel, une association de parents de mêmes sexes.
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