Brice Hortefeux refuse de se prononcer sur l'éventuelle mise en examen du gendarme qui a tué un gitan à Saint-Aignan
Sa mise en examen est "programmée", a pourtant indiqué jeudi la procureure de Blois.
La mort de Luigi Duquenet survenue dans la nuit du 16 au 17 juillet à la suite d'un contrôle routier de la gendarmerie, avait suscité la colère de sa communauté. Plusieurs des siens avaient mené des actions spectaculaires dans le village de Saint-Aignan.
La famille du jeune gitan a été reçue jeudi matin par le juge d'instruction Xavier Girieu, qui lui a fait part de cette prochaine mise en examen, a indiqué à l'AFP Me Jean-Claude Guidicelli, un de leurs avocats.
Me Jean-Claude Guidicelli assure qu'un "tir latéral" a provoqué la mort du jeune homme installé sur le siège passager du véhicule.
"Si mise en examen il y a, dans ce cas comme dans tous les autres, c'est une procédure qui est relativement classique", a déclaré Brice Hortefeux sur RMC et BFM TV vendredi. "Les éléments que j'ai m'indiquent un certain nombre de choses. J'ai vu les camarades de cette gendarmerie, j'ai entendu leur version mais il appartient à la justice de se prononcer", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
"Quoiqu'il arrive cela ne doit pas faire oublier la qualité du travail des gendarmes qui couvrent 95% du territoire", a-t-il ajouté.
"Au départ, c'est un acte de délinquance", a rappelé le ministre. Un jeune homme de 17 ans se fait agresser à Saint-Aignan et un gendarme a demandé aux deux personnes de s'arrêter : "elles ont refusé, elles ont foncé et il y a un gendarme qui a tiré".
Les incidents de Saint-Aignan qui ont suivi - l'attaque de la gendarmerie, la destruction de commerces dans le village - avaient amené Nicolas Sarkozy à convoquer une réunion à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms", avant de décider de démanteler 300 camps illégaux dans les trois mois et d'expulser plusieurs milliers de Roms.
"La mise en examen du gendarme est programmée. Elle devrait intervenir prochainement", a déclaré jeudi la procureure de Blois Dominique Puechmaille en se refusant à dire à quel point cette mise en examen contredit la thèse de la légitime défense soutenue par les autorités depuis la mort du jeune de 22 ans, recherché pour avoir volé 20 euros.
La magistrate a confirmé que la mise en examen du gendarme aurait dû intervenir "fin août" mais qu'une première convocation adressée par le juge d'instruction à la brigade de Saint-Aignan n'était pas parvenue au fonctionnaire, muté depuis le drame.
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