En Corse, la grève spontanée dans les aéroports et les ports levée après un accord trouvé entre l'Etat et les syndicats
L'île de beauté n'est plus paralysée. Une divergence d'appréciation entre la Collectivité de Corse et l'Etat sur la gestion des ports et aéroports de Corse a suscité, jeudi, la colère du président autonomiste du conseil exécutif, Gilles Simeoni, et entraîné le blocage des quatre aéroports et des six ports de l'île. Une issue a finalement été trouvée, vendredi 4 octobre, mettant un terme à ce mouvement social spontané, emmené par le Syndicat des travailleurs corses (STC).
"Le président Simeoni a trouvé un accord avec la ministre, nous levons tous les blocages", a déclaré aux médias Laurent Filippi, du STC, à la sortie d'une réunion entre les préfets de Corse et de Haute-Corse et l'intersyndicale STC-CGT-CFE CGC. Les deux préfectures ont confirmé à l'AFP la levée de la grève. "Les infrastructures portuaires et aéroportuaires de l’île resteront sous maîtrise publique des institutions corses", a déclaré pour sa part l'homme fort de l'île, sur X.
Plusieurs centaines de voyageurs ont été bloqués sur l'île pendant plusieurs heures. Pour "prendre en charge les voyageurs sans solution", la préfecture de Haute-Corse avait notamment mis un gymnase à disposition des passagers restés à l'aéroport de Bastia.
Le ministre évoque une "incompréhension"
Invité vendredi matin sur franceinfo, le ministre des Transports, François Durovray, avait regretté "une incompréhension" lors d'une "réunion", qui ne "justifie pas un mouvement social qui pénalise gravement les usagers".
Tout était parti jeudi matin, à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire de la chambre de commerce et d'industrie de Corse (CCI). Un représentant du préfet de Corse avait alors exprimé ses réticences à propos de la création de deux syndicats mixtes ouverts portuaire et aéroportuaire d'ici la fin de l'année, lesquels devaient accorder des concessions à la CCI pour qu'elle continue de gérer les ports et aéroports de l'île à partir du 1er janvier 2025. Le représentant du préfet de Corse avait ainsi alerté sur "un risque juridique important", estimant que ce montage ne pouvait "pas contourner l'appel d'offres" prévu pour tout marché public.
Ces doutes avaient suscité l'ire de Gilles Simeoni. "C'est une déclaration de guerre", avait-il déclaré. "Pour moi, ce n'est pas négociable, il n'y aura pas de groupes internationaux qui géreront les ports et les aéroports de Corse." En réaction, le préfet Amaury de Saint-Quentin avait expliqué à l'AFP que l'Etat n'avait "aucune opposition" à la gestion des ports et aéroports corses par des syndicats mixtes ouverts. L'Etat n'a "aucune velléité" de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, avait-il assuré.
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