En Corse, une grève spontanée bloque les aéroports et les ports sur fond de tensions entre l'Etat et les élus locaux

Plusieurs centaines de voyageurs se sont ainsi retrouvés sur le carreau, ne pouvant prendre ni le bateau ni l'avion pour quitter l'île.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des passagers bloqués devant l'aéroport d'Ajaccio, en Corse, le 3 octobre 2024. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

L'île de beauté paralysée. Une divergence d'appréciation entre la Collectivité de Corse et l'Etat sur la gestion des ports et aéroports de Corse a suscité, jeudi 4 octobre, la colère de l'homme fort de l'île, Gilles Simeoni. Résultat : les quatre aéroports et les six ports de l'île ont été bloquées par un mouvement social spontané, emmené par le Syndicat des travailleurs corses (STC). Plusieurs centaines de voyageurs se sont ainsi retrouvés bloqués sur l'île. Pour "prendre en charge les voyageurs sans solutions", la préfecture de Haute-Corse a notamment mis un gymnase à disposition des passagers restés à l'aéroport de Bastia.

Tout est parti d'une réunion jeudi matin. Lors de l'assemblée générale extraordinaire de la chambre de commerce et d'industrie de Corse (CCI), un représentant du préfet de Corse a en effet exprimé ses réticences à propos de la création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d'ici la fin de l'année, lesquels devaient accorder des concessions à la chambre de commerce et d'industrie pour qu'elle continue de gérer les ports et aéroports de l'île à partir du 1er janvier 2025.

Le ministre évoque une "incompréhension"

Le représentant du préfet de Corse a ainsi alerté sur "un risque juridique important", estimant que ce montage ne pouvait "pas contourner l'appel d'offres" prévu pour tout marché public. Ces doutes ont suscité l'ire du président autonomiste du conseil exécutif de l'île, Gilles Simeoni. "C'est une déclaration de guerre", a-t-il déclaré. "Pour moi, ce n'est pas négociable, il n'y aura pas de groupes internationaux qui gèreront les ports et les aéroports de Corse."

En réaction, le préfet Amaury de Saint-Quentin a expliqué à l'AFP que l'Etat n'avait "aucune opposition" à la gestion des ports et aéroports corses par des syndicats mixtes ouverts. Selon lui, l'Etat n'a "aucune vélléité" de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, comme l'a déclaré Gilles Simeoni. "Nous avons demandé au préfet de Corse de rétablir le dialogue avec la collectivité locale", a réagi sur franceinfo François Duvovray, le nouveau ministre des Transports, estimant qu'"il y a peut-être eu une incompréhension lors d'une réunion".

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