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Deux ex-policiers de la DST entendus dans l'affaire Karachi

Selon "Le Parisien", le juge en charge de l'enquête sur l'attentat va auditionner deux anciens membres du renseignement soupçonnés par les familles d'avoir menti sur des éléments de l'enquête.

Article rédigé par franceinfo
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L'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Olivier Morice, le 18 juin 2010 au tribunal de Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Deux policiers qui étaient au cœur de l'enquête sur l'attentat de Karachi vont devoir s'expliquer devant la justice. Selon Le Parisien du mercredi 1er février, le juge Marc Trévidic, en charge de l'enquête sur le volet terroriste de l'affaire, va auditionner deux anciens membres de la Direction de la surveillance du territoire (DST).

Jean-Michel Roncero, aujourd'hui à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et Louis Caprioli, passé dans le privé, ont travaillé avec les services d'enquête pakistanais pour déterminer les causes de l'attentat qui a tué 14 personnes le 8 mai 2002 à Karachi, au Pakistan. Une voiture piégée avait explosé à proximité d'un bus dans lequel se trouvaient des employés de la Direction des constructions navales.

Des conclusions inverses à celles de la légiste

L'avocat des familles des victimes Olivier Morice accuse les deux hommes d'avoir menti sur un élément capital du dossier. Dans une note datée du 4 mars 2003, explique Le Parisien, Jean-Michel Roncero privilégiait la thèse du kamikaze, renforcée selon lui par "l’examen du corps fait par les experts et sa position supposée lors de l’explosion". L'auteur présumé de l'attentat se serait trouvé dans la voiture au moment des faits, occupé à connecter les détonateurs.

Or le rapport de l'experte légiste, daté du 13 mai 2002, dit précisément le contraire : selon elle, le kamikaze présumé se trouvait debout, à côté de la voiture piégée. Un élément susceptible de changer totalement la donne, voire d'invalider la thèse du kamikaze et la piste islamiste avec elle.

Cette information renforce en revanche celle défendue depuis toujours par les familles, mais étudiée depuis peu par les autorités : celle d’un attentat commis par les services pakistanais en représailles à la fin du versement par la France de commissions liées à un contrat d’armement.

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