Education : la gauche et les syndicats critiquent les suppressions de postes
Toutes les académies du pays, sauf la Guyane, perdront des postes d'enseignants à la rentrée 2012. Y compris celles dont le nombre d'élèves augmentera.
"Attaque de notre service public", "démantèlement de l'enseignement public", "plan social inégalé"... La gauche et les syndicats d'enseignants ont vivement critiqué, lundi 19 décembre, la suppression de 14 000 postes prévue dans l'Education nationale à la rentrée 2012.
• Ce que prévoit le ministère
Toutes les académies du pays, sauf la Guyane, même celles qui auront davantage d'élèves, perdent des postes d'enseignants à la rentrée 2012. A elle seule, l'académie de Lille sera amputée d'un millier de postes. Outre Lille, les académies les plus touchées seront celles de Versailles, Nancy-Metz et Créteil. Le syndicat SNUipp a mis en ligne une carte recensant les suppressions de postes dans chaque académie.
• Les syndicats inquiets
Plus encore que l'an dernier, les syndicats se demandent comment ces postes à supprimer vont pouvoir être trouvés. Des 29 académies (sur 30) qui vont en perdre, de nombreuses vont en effet connaître une hausse des effectifs d'élèves à la rentrée 2012, surtout en collège mais aussi en primaire, où 6 000 postes doivent être supprimés.
"On va tasser les élèves par classe, donc je ne vois pas comment on va faire l'individualisation des parcours voulue par Luc Chatel", s'alarme Christian Chevalier, du SE-Unsa. "Le ministère s'acharne contre l'école primaire alors même que l'OCDE pointe la faiblesse du taux d'encadrement du premier degré", selon le SNUipp, premier syndicat des écoles, qui appelle déjà à des "mobilisations unitaires" quand seront connues début 2012 les suppressions école par école. Et pour l'Unsa Education, ces suppressions de postes équivalent à un "plan social inégalé qui dégradera l'avenir de la nation plus sûrement que les agences de notation ne peuvent le faire".
Pour tenir cette promesse, les syndicats pensent que le gouvernement va surtout supprimer des postes de remplaçants, d'intervenants en langue, de "Rased" spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire, et poursuivre la baisse de la scolarisation des 2-3 ans.
• Le PS demande un moratoire
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a demandé au gouvernement d'instituer un moratoire sur ces suppressions de postes. "Je suis très inquiète par la réduction sans précédent qui s'annonce dans les effectifs d'enseignants pour la rentrée 2012", a déclaré la maire de Lille dans un communiqué.
"Alors que l'école devrait être une priorité, le gouvernement ne cesse de l'abîmer. Cette nouvelle attaque à notre service public est inacceptable. (...) Alors que le chômage s'accroît, notre région a besoin de faire réussir ses enfants, et non de sacrifier leur éducation et leur avenir", a-t-elle estimé.
"Pour le gouvernement, les enseignants sont devenus une variable d'ajustement budgétaire", a dénoncé le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen.
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