Expedia, hotels.com et Tripadvisor ont comparu mercredi au tribunal de Commerce de Paris pour "tromperies"
La répression des fraudes s'est alliée aux hôteliers pour porter plainte après qu'une enquête a été demandée par le secrétaire d'Etat au Tourisme. Frédéric Lefebvre avait dénoncé en janvier des pratiques "préjudiciables, tant aux consommateurs qu'aux professionnels".
Le tribunal de commerce a indiqué qu'il rendrait son jugement le 4 octobre.
Le ministre avait demandé à la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes de faire cesser ces pratiques. Et, en l'occurrence, de se joindre, par souci de "rapidité et d'efficacité", à une procédure engagée il y a plus d'un an par Synhorcat, un syndicat hôtelier, devant le tribunal de commerce de Paris, contre Expedia, Hotels.com et Tripadvisor.
Hôtels affichant complet sur ces sites internet alors qu'ils ne le sont pas, prix faussement promotionnels, mensonges sur la qualité des établissements, les informations trompeuses, diffusées sur certains sites internet de réservation hôtelière et relevées par la répression des fraudes, sont nombreuses.
Lors de son enquête, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes a relevé par exemple que les sites laissent croire aux internautes que certains hôtels sont complets, alors que leur planning prouve le contraire. Le site renvoie alors vers un autre hôtel qui, lui, est un partenaire payant du site. Cela pourrait constituer un détournement de clientèle, explique-t-on. Autre constatation, certains sites annoncent de fausses promotions en gonflant artificiellement le prix de départ. Alors qu'au final le consommateur paye le tarif normal.
Les sites diffusent également des informations inexactes ou ambiguës, notamment sur le nombre d'étoiles et les caractéristiques de l'hôtel.
Certaines "super-promotions" se font aussi parfois sans l'accord de l'hôtel, souligne également Christophe Paluel-Marmont, en charge du dossier au Synhorcat. Président du Synhorcat, Didier Chenet a dit "apprécier le soutien" de l'Etat "dans son combat pour plus de clarté en faveur des consommateurs et des professionnels de l'hôtellerie".
Une action au civil de l'Etat au nom de l'intérêt général est une procédure rare, seulement utilisée il y a quelques temps par Hervé Novelli, le prédécesseur de M.Lefebvre, contre les enseignes de la grande distribution soupçonnées d'imposer des clauses abusives dans les contrats qu'elles signent avec leurs fournisseurs. A la différence que le consommateur est, cette fois, directement victime des informations trompeuses diffusées.
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