Fillon prend ses distances avec Guéant sur les civilisations
Le premier ministre n'aurait "sans doute pas" prononcé cette phrase, indique-t-il dans une interview au Monde datée de mardi.
Il n'aurait "sans doute pas" prononcé cette phrase. Le Premier ministre François Fillon prend ses distances avec les propos tenus par Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas", dans une interview au Monde datée de mardi, mais publiée en partie par l'Agence France-Presse, lundi 13 février.
"Mais on peut (...) en débattre", précise le Premier ministre. Comme tous les députés de la majorité, il avait quitté l'Assemblée, mardi 7 février, lorsque le député apparenté PS Serge Letchimy avait évoqué le "régime nazi" pour dénoncer ces propos de Claude Guéant. La question est celle "de la défense d'un certain nombre de valeurs conquises par nos parents et grands-parents et qui sont menacées de deux façons" : "d'abord par l'encouragement au communautarisme. Ensuite par le relativisme qui conduit à considérer qu'on doit accepter des comportements contraires à des valeurs qui sont les nôtres", poursuit François Fillon.
"Nous n'acceptons pas que la religion vienne primer sur les droits des personnes, les règles de fonctionnement de l'Etat. C'est un combat qui a été mené autrefois contre les excès temporels de l'Eglise catholique", fait-il également valoir. Réagissant à une polémique "ridicule", le chef de l'Etat a, lui, estimé que les propos de son ancien secrétaire général à l'Elysée relevaient du "bon sens".
Soutien à Nicolas Sarkozy et défi à Rachida Dati
Dans son entretien, François Fillon apporte en revanche son plein soutien aux propositions de référendums de Nicolas Sarkozy. Il réfute toute "droitisation de la majorité", un "contre-sens". Sur les chômeurs, malgré les sommes engagées "seuls 10 %" sont en formation, ce qui représente "un immense gâchis", argumente-t-il.
S'agissant de la présidentielle, François Fillon n'évoque pas l'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy. Mais il se dit convaincu que l'élection "se jouera dans les trois dernières semaines" et que le chef de l'Etat "sent très bien le pays".
Investi par son parti aux législatives dans la 2e circonscription de Paris malgré les vives protestations de Rachida Dati, il met toutefois la maire du 7e arrondissement au défi. "Si Mme Dati veut être candidate, qu'elle le soit, ce sont les électeurs qui décideront", affirme-t-il.
La réponse de François Fillon reste enfin invariable sur son avenir personnel : "Je suis totalement concentré sur l'élection présidentielle. Je me déciderai après le second tour".
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