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Bayrou promet un retour à l'équilibre des finances publiques en 2016

Craignant une bipolarisation de la campagne, le candidat centriste tente de revenir dans le débat. La présentation détaillée de son programme, mercredi, n'a toutefois pas apporté de véritable nouveauté.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le président du MoDem, François Bayrou, tient une conférence de presse à Paris, le 1er février 2012. (LIONEL BONAVENTURE / AFP PHOTO)

Aucun candidat n'échappera à la fameuse étape du "chiffrage". Après François Hollande et Marine Le Pen, François Bayrou a à son tour dévoilé le détail de son programme, mercredi 1er février, au cours d'une conférence de presse qui avait en réalité deux objectifs : gagner en crédibilité en rendant une copie précise, et revenir dans le débat, monopolisé ces quinze derniers jours par François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Car dans les sondages, la candidature du président du MoDem marque le pas. Après une forte poussée courant décembre - au moment de sa déclaration de candidature -, François Bayrou connaît un reflux dans les intentions de vote, perdant un point dans la dernière enquête de l'Ifop (11,5%) comme dans celle de l'institut BVA (12%). 

"Dès qu'on est moins présent sur la scène médiatique, comme ça a été le cas ces derniers jours, on perd des points, relativise-t-on dans son entourage. A nous de faire preuve de nouveauté pour revenir sur le devant de la scène."

Les "mensonges" de Hollande et Sarkozy

Sur ce point, pas sûr que l'exercice auquel François Bayrou s'est livré mercredi change véritablement la donne. Aucune grande innovation n'est en effet ressortie de sa conférence de presse. Sur la forme, le candidat centriste a une fois de plus renvoyé François Hollande et Nicolas Sarkozy dos-à-dos - pointant ici leur "manque de cohérence, de logique et de crédibilité", dénonçant là "leurs mensonges et leurs tromperies". Et sur le fond, les idées présentées avaient, elles aussi, été déjà entendues ces dernières semaines. "Le but, c'est de les mettre en ordre", nuance lui-même François Bayrou.

Un catalogue de vingt mesures, donc, qui doit permettre un retour à l'équilibre des finances publiques en 2016. Pour ce faire, l'équation du candidat centriste est simple : 50 milliards d'économies, 50 milliards de recettes. Inscription de la règle d'or dans la Constitution, augmentation de la TVA d'un point en 2012 et d'un deuxième point en 2014 "sauf retour providentiel de la croissance", coup de rabot généralisé sur les niches fiscales à hauteur de 20 milliards d'euros, création de deux tranches supplémentaires d'impôt sur le revenu, réduction de 10% du salaire du chef de l'Etat et des ministres...

Une niche fiscale pour les petites entreprises

La principale nouveauté est en fait une mesure... déjà proposée en 2007, mais déclinée en version "light", crise oblige : le leader du MoDem souhaite que "toute entreprise de moins de 50 salariés ait droit à un emploi exonéré de charges pendant deux ans, pourvu qu'il s'agisse d'un CDI proposé à un jeune dont ce sera le premier emploi, ou à un chômeur". Coût estimé : 2 milliards d'euros, qui seront financés par la fin de l'exonération fiscale des heures supplémentaires. En 2007, la même proposition concernait deux emplois. "La détérioration des finances du pays ne permet plus un tel projet", justifie François Bayrou.

Quid de l'éducation ? De l'agriculture ? Des institutions ? "Nous aurons l'occasion d'en reparler dans les prochains jours et les prochaines semaines", promet le candidat. "Il faut garder du biscuit. Le premier tour, c'est dans trois mois !", sourit l'un de ses proches. 

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