"Le.Taxi", le coup de pouce numérique de l'Etat pour contrer les VTC, débarque à Paris
L'Etat aide les taxis parisiens à se développer sur les smartphones pour faire face à la concurrence des Uber et VTC. Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux Transports a lancé une plateforme de géolocalisation appelée "Le.Taxi".
Cette plateforme numérique s’appelle Le.Taxi et elle débarque à Paris. C'est le coup de pouce de l'Etat aux taxis dans le bras de fer qui les oppose aux VTC, Uber en tête. Jusqu’à présent, Le.Taxi était en service, depuis mars, dans cinq grandes villes dont Montpellier et Marseille.
Une plateforme, pas une application
Le.Taxi est une plateforme, ce n'est pas une application. Cette plateforme unique a pour objectif de fédérer les applications de taxis existantes et les centraux radio. Elle permet à l'utilisateur de trouver le taxi le plus proche via les applications agréées. Elle renseigne sur sa position, donc, mais aussi sur ses caractéristiques (nombre de place dans le véhicule par exemple...). Elle donne également des informations sur le chauffeur, pour savoir si il est bien noté par les utilisateurs. La base de données Le.Taxi s'inspire largement de l'offre des Uber et autres VTC.
L'Etat a déboursé 250 000 euros pour créer cette plateforme et il devra payer 500 000 euros chaque année pour la faire fonctionner. Les VTC dénoncent cette aide publique mais, en même temps, ironisent en rappelant que pour créer un service vraiment performant sur smartphone, il faut investir beaucoup plus : Uber par exemple coûte des millions d'euros chaque année et 2 000 informaticiens travaillent dessus chaque jour.
Serge Metz est le directeur général de la centrale de taxi G7. Il a lancé son application en 2008. "Pour exister dans le monde digital et plaire aux consommateurs, il faut une application de grande qualité et mettre des millions dedans".
Nous, G7, nous investissons chaque année 10 millions dans le système informatique
Les VTC pas vraiment inquiets
Yves Weisselberger est le président du syndicat des plateformes de VTC : "C’est un avantage qui est donné aux taxis, et cela est discutable, mais nous n’avons rien contre l’idée que les taxis se lancent dans la compétition du numérique". L'arrivée de cette plateforme alimentée par quatre personnes rémunérées par l'Etat n'inquiète pas donc pas les VTC. D'autant plus qu'on ne la verra jamais directement sur nos smartphones. Cette base de données est mise à disposition des entreprises privées ou publiques pour créer une application, et c'est cela qui coûte cher.
Autre limite de cette plateforme de l'Etat : sa réussite est dépendante du bon vouloir des chauffeurs de taxis. Pour le moment, à Paris, ils sont 3 000 à avoir accepté d'y figurer. On est loin des 40 000 VTC qui sillonnent la capitale.
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