Les bouchons ont empiré à San Francisco à cause de Uber et Lyft, selon une étude
La vitesse moyenne a baissé dans le centre de San Francisco de 13% entre 2010 et 2016. Les VTC sont pointés du doigt.
Les VTC augmentent les embouteillages. Les trajets en Uber ou en Lyft remplacent souvent des déplacements à pied, à vélo ou en transport en commun à San Francisco et ont contribué à une hausse importante des embouteillages en centre-ville, concluent des chercheurs dans une étude mercredi 8 mai. L'analyse s'ajoute à une similaire à Manhattan et visait à trancher le vieux débat sur les effets des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) dans les villes.
Selon les auteurs, qui publient leurs travaux dans la revue Science Advances, les données sont claires : la vitesse moyenne a baissé dans le centre de San Francisco de 13% entre 2010 et 2016 et c'est principalement à cause des VTC. Lyft a contesté la méthodologie parce qu'elle attribue la hausse des embouteillages - incontestable - principalement aux VTC, alors que simultanément, la ville a connu un boum de la vente en ligne et donc des livraisons par véhicules.
"Deux tiers des VTC sont des voitures ajoutées sur les routes"
Une bonne partie de l'encombrement des rues de San Francisco serait aussi due aux VTC vides qui roulent en attente de clients, un phénomène appelé "deadheading". Les ralentissements sont également aggravés par "l'effet prise en charge et dépose", lorsque les véhicules s'arrêtent pour prendre ou déposer un passager. En six ans, les retards dus aux embouteillages ont augmenté de 62%, alors qu'ils auraient cru de 22% sans les VTC, selon un modèle qui a montré sa précision et a été validé par le comité de lecture de Science.
Uber, qui entrera en Bourse vendredi aux Etats-Unis et fait face mercredi à une grève de chauffeurs, et Lyft, introduit en Bourse en mars, arguent que leurs services aident à réduire la congestion automobile en permettant le partage des trajets entre plusieurs clients. Ce n'est pas faux, répondent les chercheurs, venus de l'autorité des transports du comté de San Francisco et de l'université du Kentucky, mais l'effet de ce covoiturage serait minime. "Deux tiers des VTC sont des voitures ajoutées sur les routes et qui ne seraient pas là autrement", dit à l'AFP Greg Erhardt, professeur d'ingénierie civile à l'université du Kentucky.
L'autre argument des VTC est qu'ils pallient le manque de transports en commun la nuit. Mais les données montrent qu'ils engorgent les rues fortement aux heures de pointe, vers 7 ou 8 heures du matin et 17-18 heures, dit Greg Erhardt.
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