Calais : des rochers ont été installés dans le centre-ville "pour empêcher les migrants de s'installer"
Les associations d'aide aux migrants déplorent l'installation de rochers sur les quais du Danube et de la Meuse.
Des associations d'aide aux migrants ont dénoncé, vendredi 16 septembre, l'installation par la mairie de Calais de nombreux rochers sur plusieurs zones herbeuses du centre-ville. Selon elles, cela vise à "empêcher l'installation de tentes" de migrants en transit vers l'Angleterre.
Depuis lundi, des centaines de tonnes de rochers ont fait leur apparition dans la ville, notamment sur les quais du Danube et de la Meuse, deux voies situées non loin de la gare. De longues zones herbeuses et un terre-plein, "qui servait cet été de lieu de vie" à de nombreux migrants, selon les associations, ont été entièrement recouverts de rochers, placés à moins d'un mètre les uns des autres, a constaté un photographe de l'AFP.
Le campement visé "était déjà expulsé quotidiennement depuis le 3 août, jusqu'à une très grosse expulsion la semaine dernière, lors de laquelle les personnes ont été déplacées vers le quai de la Meuse. Désormais, toute réinstallation est impossible", a déploré auprès de l'AFP Pablo Ovan, coordinateur communication de l'association Human Rights Observers (HRO).
La mairie de Calais justifie sa décision
D'autres zones du centre ont été "entourées de rochers", de manière à "rendre plus difficiles les distributions" de nourriture et de matériel par les associations, a-t-il ajouté. En juin, la mairie avait déjà "installé des grillages" pour chasser les personnes exilées installées sous les ponts du centre-ville, a aussi dénoncé Pauline, autre coordinatrice de HRO.
La mairie de Calais s'est refusée à tout commentaire auprès de l'AFP, expliquant s'être "déjà exprimée". Lundi, la maire Natacha Bouchart – LR ralliée à Emmanuel Macron – avait assumé être à l'origine de ces installations dans La Voix du Nord, chiffrant le budget de la pose des rochers à 45 000 euros. "Si on ne veut pas de campements gênants en centre-ville, je me dois d'agir", avait-elle affirmé au quotidien, invoquant des plaintes de riverains, des nuisances sonores, "un sentiment d'insécurité" et "d'insalubrité".
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