Désintox. Lacérer des tentes de migrants, une pratique récurrente des autorités françaises
Après le naufrage d'une embarcation de migrants au large de Calais, les autorités se voient reprocher le traitement parfois inhumain des demandeurs d'asile, et notamment la lacération de leurs tentes, lors des démantèlements de camps. Une accusation que le garde des Sceaux, Eric Dupond Moretti, a balayée sur le plateau de France 5.
Le naufrage d'une embarcation de migrants au large de Calais, causant la mort de 27 personnes, a suscité une vive émotion la semaine dernière, y compris au sein du gouvernement.
Mais les déclarations empathiques des ministres ont provoqué de vives critiques en retour, les autorités se voyant reprocher le traitement parfois inhumain des demandeurs d'asile, et notamment la lacération de leurs tentes, lors des démantèlements de camps. Une accusation que le garde des Sceaux, Eric Dupond Moretti, a balayée, outré sur le plateau de France 5 : « Vous vous rendez compte de ce que l’on suggère ? Que l’on pourrait comme ça impunément lacérer des tentes ? »
L'étonnement du ministre a de quoi surprendre. Car cette pratique, récurrente, est largement documentée depuis des années. Fin décembre 2020, des images du photojournaliste Louis Witter avaient été massivement relayées. Lors d’une évacuation d’un camp de migrants dans le bois du Puythouck, à Grande-Synthe (Nord), elles montraient un homme en combinaison en train de lacérer au couteau les parois d’une tente.
L'homme était employé par la société de nettoyage chargée d’intervenir aux côtés des forces de l'ordre. Interrogé par Désintox, un ancien intérimaire ayant travaillé pour la même entreprise affirmait avoir entendu un commandant de police donner l'ordre de détruire les tentes, afin d’éviter que les migrants ne les récupèrent dans les bennes où elles étaient jetées.
La préfecture, de son côté, nie toute consigne, et les différents acteurs se renvoient la balle quant à la responsabilité de tels agissements. Mais le fait est qu'ils sont, a minima, tolérés par les policiers sur place. Même si le ministre de la Justice refuse de le voir et de l’entendre.
Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 Minutes sur Arte, présentée par Elisabeth Quin.
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