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Migrants à Calais : le Défenseur des droits dénonce des atteintes "d'une inédite gravité"

Jacques Toubon condamne "des conditions de vie inhumaines" et une "sorte de traque".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux policiers à proximité de migrants, à Calais (Pas-de-Calais), le 1er juin 2017. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le Défenseur des droits Jacques Toubon ne mâche pas ses mots. Dans un communiqué publié mercredi 14 juin, il s'inquiète d'"atteintes aux droits fondamentaux" des migrants à Calais "d'une exceptionnelle et inédite gravité". Il dénonce "des conditions de vie inhumaines" et une "sorte de traque".

Après un déplacement de ses services lundi à Calais, Jacques Toubon "exhorte les pouvoirs publics à ne pas s'obstiner dans ce qui s'apparente à un déni d'existence des exilés". Il demande notamment "l'autorisation des distributions de repas, la mise à l'abri des mineurs", ainsi que "la mise en place d'un lieu" où ils puissent se reposer, selon le compte-rendu de la visite.

"On met la pression sur les migrants et sur les bénévoles"

Fin mai, François Guennoc, vice-président de L'Auberge des migrants, déplorait l'attitude des autorités. "On met la pression sur les migrants et sur les bénévoles des associations", avait-il raconté à franceinfo, affirmant que la police a empêché une équipe de cinq bénévoles de distribuer des repas à une centaine de réfugiés.

Ce n'est pas la seule association à se plaindre. Depuis plusieurs semaines, nombre d'entre elles dénoncent des "entraves répétées" et un durcissement des forces de l'ordre à l'égard des migrants revenus dans la région de Calais malgré le démantèlement de la "Jungle" en octobre.

Des migrants "traqués jour et nuit"

Soulignant que "la volonté de ne plus voir de migrants à Calais conduit à ce que plus aucun abri ne soit toléré", le Défenseur note qu'"entre 500 et 600" migrants, dont des mineurs, "dorment à même le sol", et se disent "traqués jour et nuit dans plusieurs sous-bois de la ville". "Ils sont visiblement dans un état d'épuisement physique et mental", ajoute-t-il.

Pour les repas, le compte-rendu souligne qu'"une seule distribution associative est tolérée le soir", ce qui "ne permet pas de nourrir tous ceux qui le souhaiteraient". "Les autres sont empêchés par les forces de l'ordre, au motif de 'consignes préfectorales', quel que soit le public concerné (familles, jeunes enfants)", ajoute le texte.

Jacques Toubon déplore par ailleurs l'"impact particulier sur les femmes et les enfants". Les femmes, dit-il, "ne bénéficient plus d'aucune structure dédiée" depuis le démantèlement du bidonville et sont "susceptibles de faire l'objet de viol et d'exploitation sexuelle".

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