Le Teknival envahit le Nord pour ses 20 ans
Le sale garnement a vieilli. La vingtaine bien tapée, le Teknival revient sur les terres nordiques pour un week-end sécurisé mais toujours avec le même objectif : "tripper" sur le son. Plus de 700 gendarmes, policiers et secouristes, 30.000 bouchons d'oreilles et 20.000 préservatifs : tenir la bête réclame une certaine organisation.
Le lieu a été divulgué il y a à peine une semaine. Sûrement pour rester fidèle à l'esprit "free parties" - ces rassemblements gratuits et sauvages importés d'Angleterre à la fin des années 80 -, malgré l'encadrement policier.
Autour de Cambrai, les forces de l'ordre fouillent les campings-cars et autres véhicules colorés aux barrages dressés sur les routes de campagne. Mais aucun uniforme n'est censé pénétré sur le site du Teknival.
Venir ici, "c'est se libérer un peu de tous ses problèmes, se faire plaisir au maximum" , raconte Alexis, venu de Châlons-en-Champagne. Et pour ça, il a tout prévu : "Speed, kétamine, MD... et puis voilà quoi" .
Franchir le mur du son
Les paradis artificiels envahissent la base aérienne. Mais la drogue ne pose pas "de problèmes particuliers" selon le médecin en charge des secours sur place. Il préfère s'en tenir aux chiffres, modestes : "19 personnes hospitalisées sur quatre jours" lors des années précédentes.
Avec ou sans substances, à chacun sa méthode. Les 40.000 "teufeurs" sont surtout là pour franchir le mur du son, grâce aux immenses parois d'enceintes rassemblées par les nombreux "sound systems".
Certains sont même venus de loin pour s'épuiser sur les basses. "On est déjà venues plusieurs fois et c'est génial " , s'exclament Katie et Vicki, deux jeunes Londoniennes, "on adore la musique, les gens de toute l'Europe, de différentes cultures. "
Peu importe les kilomètres ou la météo. Chaque année, on vient au Teknival pour retrouver une communauté et une ambiance rare, susceptibles de ne pas plaire à tout le monde.
Teknival en terrain miné
Mais le plus gros danger de ce Teknival 2013, ce n'est ni l'overdose, ni l'accès de surdité. Sur la base aérienne de Cambrai, le festivalier doit faire attention aux mauvaises rencontres. A quelques pieds sous terre, le site abrite encore quelques bombes datant de la Seconde guerre mondiale.
La préfecture du Nord a déconseillé aux participants de creuser des trous en profondeur pour arrimer chapiteaux, tentes et autres murs de sons. Le risque d'explosion n'est pas plus grand qu'à Laon, où s'étaient déroulées les éditions 2011 et 2012, a précisé le préfet.
Cambrai espère donc que les consignes de sécurité seront respectées ce week-end, histoire que les baffles soient les seules à déverser leurs "boum-boum" dans l'air estival.
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