Inondations dans le Pas-de-Calais : "Les pluies ont été incessantes cette nuit", se désole le maire de Thérouanne

Dans la nuit de lundi à mardi, sur les hauteurs du Pas-de-Calais, jusqu'à 15 litres d'eau sont tombés au mètre carré. À Thérouanne, le niveau de la Lys inquiète beaucoup le maire de la commune.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Nord
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'inquiétude à Thérouanne où le Saint-Augustin, un affluent de la Lys, est à un niveau préoccupant lundi 1er janvier 2024. (ANTOINE BAREGE / RADIOFRANCE)

"Les pluies ont été incessantes cette nuit", se désole mardi 2 janvier sur France Bleu Nord Alain Chevalier, maire de Thérouanne, au sud de Saint-Omer, alors que le département est de nouveau en vigilance orange pour crues. Après les inondations de novembre, l'édile "regarde avec beaucoup d'inquiétude le niveau de la Lys monter" dans sa commune. Il explique voir ce cours d'eau "monter de façon inexorable" à tel point que mardi 2 janvier au matin "certaines habitations sont entourées d'eau et sont menacées".

Dans le département, les secteurs touchés par cet épisode sont surtout le Montreuillois, les hauteurs du Boulonnais et de l'Artois, qui avaient déjà été affectés par les inondations en novembre dernier. Les sapeurs-pompiers sont déjà intervenus une dizaine de fois. Dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 janvier, 15 litres d'eau au mètre carré sont notamment tombés sur les hauteurs du Pas-de-Calais, affirme France Bleu Nord.

Les prévisions météo font craindre le pire pour la journée de mardi, avec jusqu'à 40 mm de pluie attendus dans le département. À Thérouanne, la montée de la Lys inquiète déjà le maire. Il explique ainsi que ses équipes vont "commencer à protéger l'église avec des sacs de sable et des tôles". "Nous allons aussi protéger notre salle des fêtes, qui avait été fortement impactée lors des grosses pluies de novembre", ajoute Alain Chevalier. Le maire de Thérouanne fait aussi part de sa lassitude face à la répétition des inondations.

"On se dit 'encore une fois'".

Alain Chevalier, maire de Thérouanne

à France Bleu Nord

Il rappelle ainsi qu'en novembre sa commune de 1 200 habitants a subi "beaucoup de dégâts" avec "une quarantaine de maisons, 15 commerces et des bâtiments communaux" touchés, ce qui représente "de la souffrance" pour les personnes sinistrées. Alain Chevalier assure que son village va "tenir bon". "On va tout faire pour essayer de protéger les habitants, leurs biens, leurs habitations et les bâtiments communaux", précise-t-il.

À 20 kms de là, à Nielles-lès-Bléquin, la maire fait part de la "très forte lassitude" de ses concitoyens face à la répétition de ces catastrophes.

"Les gens sont agacés, fatigués, vraiment exténués".

Isabelle Leroy, maire de Nielles-lès-Bléquin

à franceinfo

Isabelle Leroy raconte que "tout le monde scrute la rivière" et qu'à "chaque centimètre pris, on se demande ce qui va encore nous arriver". Elle craint que "la situation déjà précaire" ne se complique en raison "des pluies incessantes" de mardi matin. Elle confie ainsi être "un petit peu inquiète". "On scrute le ciel, mais on sait [qu'on ne s'oriente] pas vers des éclaircies", ajoute l'élue.

La commune a déjà subi des inondations la nuit du 31 décembre, à tel point que "le Réveillon a été écourté". Face au débordement du cours d'eau Le Bléquin, "il a fallu évacuer la salle des fêtes à contrecœur", s'émeut la maire de Nielles-lès-Bléquin. Depuis deux jours, Isabelle Leroy ne dort donc plus : "On entend les pluies [la nuit] et on s'inquiète de la situation qu'on va retrouver dans la journée"

La désillusion est d'autant plus forte que les dégâts des précédentes inondations sont toujours là dans la commune. Isabelle Leroy explique que "rien n'a été réparé" faute de "moyens financiers". "On est déjà à plus d'un million d'euros de dégâts, hors taxe", déplore la maire de cette commune de 900 habitants. Elle assure avoir déposé un dossier, mais ne pas avoir encore reçu d'aide de la part de l'État.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.