Hollande pour un blocage du prix de l'essence
Le candidat PS se dit favorable à un "blocage temporaire du prix de l'essence". Il promet, s'il est élu, de rétablir la TIPP flottante, un mécanisme d'amortissement des variations de prix des carburants.
Il était venu à Nantes pour parler de culture, mais c'est finalement son annonce sur les prix de l'essence qui retiendra l'attention. François Hollande, candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle, a profité de son déplacement en Loire-Atlantique, jeudi 19 janvier, pour annoncer un "blocage temporaire du prix de l'essence" et un rétablissement de la TIPP flottante s'il est élu en mai 2012.
En 2011, les prix de l'essence ont atteint un nouveau sommet en France, pour deux raisons majeures : la faiblesse de l'euro par rapport au dollar et les craintes concernant la production d'or noir en Iran et au Nigeria.
"Il faut avoir une discussion avec les distributeurs d'essence, il n'est pas possible d'avoir une montée du prix telle qu'elle est aujourd'hui, a déclaré le candidat socialiste, pour qui il faut "un blocage temporaire du prix de l'essence lorsqu'il y a une répercussion très rapide de la hausse et une absence de répercussion de la baisse".
Un blocage "inventé par la gauche" et abrogé par la droite
François Hollande s'interroge : "Est-ce qu'il est acceptable [...] qu'au travers de la TVA, l'Etat gagne des recettes sur les consommateurs qui n'ont pas d'autres moyens que d'utiliser leur voiture pour aller au travail ?"
Le candidat socialiste a alors rappelé que la gauche avait "inventé la TIPP flottante", une idée qui "devra être reprise", selon lui. Cette mesure, la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers "flottante", avait été mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin en octobre 2000. Elle consistait à taxer moins fortement le carburant lors des périodes de hausse des prix, et à le taxer plus fortement en période de baisse.
Sous la pression des institutions européennes, qui y voyaient une distorsion de concurrence, ce dispositif avait été abrogé par le ministre de l'Economie de Jacques Chirac, Thierry Breton, en juillet 2002.
Les adversaires de cette mesure soulignent que les produits pétroliers accusent une hausse des prix permanentes. Selon eux, avec la TIPP flottante, l'Etat serait dès lors obligé de maintenir une taxe rabaissée, synonyme de manque à gagner important pour les finances publiques.
"Une solution du passé", selon le gouvernement
Pour le secrétaire d'Etat au Commerce et à la Consommation, Frédéric Lefebvre, la TIPP flottante est "une solution du passé qui a échoué", qui a été "abandonnée car coûteuse pour les finances publiques et inefficace pour les consommateurs". Selon lui, "le renforcement de la transparence et de la concurrence est le seul levier pour faire baisser les prix".
Les associations de consommateurs sont divisées. Pour Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, un blocage des prix serait "un cautère sur une jambe de bois", qui ne s'attaquerait pas "à la racine du mal, qui est le déficit concurrentiel en amont dans la filière des carburants".
En revanche, le délégué général de l'association de consommateurs CLCV, Thierry Saniez, se montre favorable à "un plafonnement du prix de l'essence en modulant les taxes, comme avec la TIPP flottante", tout en soulignant ne pas vouloir prendre parti pour un candidat en particulier.
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