Hollande veut une loi pour "démocratiser la culture"

En pleine crise économique, quelle place donner à la culture en France ? François Hollande a promis dimanche 15 juillet, lors d'un déplacement au festival d'Avignon (Vaucluse), une loi en faveur de la "démocratisation de la culture" qu'il ferait voter "le moment venu". Premier président en exercice à venir au festival d'Avignon depuis la visite de François Mitterrand en juillet 1981, Hollande s'est efforcé, au cours de sa visite, de convaincre que la culture n'était "pas simplement un budget".

Pour le chef de l'Etat, qui était accompagné de Valérie Trierweiler et des ministres de la Culture et du Travail, Aurélie Filippetti et Michel Sapin, "la culture est aussi un investissement qui permet à des territoires d'être plus attractifs" économiquement, de générer "des emplois" et de "donner une image de compétitivité pour notre pays". "Donc, Michel Sapin a vocation à être là", tout comme Mme Filippetti, a-t-il insisté.

Prudence budgétaire

François Hollande est demeuré fidèle aux propos qu'il avait tenus, il y a un an, contre une proposition de Martine Aubry d'augmenter les crédits du ministère de la Culture. C'était lors de la bataille de la primaire socialiste. Candidate comme lui à la candidature, Martine Aubry avait alors promis, si elle devenait présidente de la République, d'augmenter de "30 à 50%" le budget de la culture.

Aussitôt, François Hollande avait mis le holà. "Ce n'est pas une surenchère qu'on doit demander, c'est une politique. Après, cette politique a des conséquences financières qui ne sont pas toutes au ministère de la Culture", avait-il alors déclaré. Un an plus tard, avec une crise économique toujours en cours, la prudence est de mise.

"A la recherche d'une grande idée"

"Un travail de concertation va être engagé dans les semaines qui viennent pour, le moment venu, faire une loi sur le développement et la démocratisation de la culture", a-t-il promis, évoquant à plusieurs reprises "l'ambition culturelle" du gouvernement. Toutefois, sur la question des "moyens que nous devons dégager, je ne vous mentirai pas", a-t-il dit aux artistes venus l'écouter au festival off. "Ce sera difficile de promettre à tous les secteurs des financements appropriés. Il y a forcément des limites."

"Il y a un moment où un président doit porter un grand projet. Ce n'est pas simplement un grand équipement, cela peut être une grande ambition, cela peut être une grande idée mobilisant tous les territoires et pas simplement un lieu comme cela a été le cas dans le passé", a complété François Hollande, lors d'une conférence de presse. "Je recherche cette grande idée qui devra être partagée. Ce n'est pas simplement une volonté présidentielle, cela doit aussi être l'occasion d'un rassemblement large (...) qui doit marquer un mandat".