À Angoulême, une formation permet aux sourds et muets d'apprendre la langue des signes
À la MJC de la Grande Garenne, un groupe d'adhérentes et bénévoles a décidé de se former à la langue des signes française pour aider leur amie atteinte de surdité. En quelques mois, l'atelier a pris de l'ampleur et s'est pérennisé. #IlsOntLaSolution
Communiquer avec leur amie sourde, c'est ce qu'ont voulu faire une dizaine de femmes de la ville d'Angoulême en créant un groupe d'apprentissage intensif à la langue des signes. Mouna, tunisienne, est arrivée en France il y a deux ans. Cette maman sourde et muette n’arrivait pas à s’intégrer à la vie du quartier. Pour l’aider, ses amies ont décidé de se former à la langue des signes française. Un projet porté par la MJC Mosaïque de la Grande-Garenne à Angoulême. Une bouffée d’oxygène pour Mouna qui peut enfin communiquer avec les autres sans l’aide de ses enfants : "Elle s'entraîne vraiment tous les jours, elle apprend mais c'est mieux pour rencontrer des gens. Elle comprend au fur et à mesure", raconte la traductrice de Mouna.
Au cours de ces ateliers, les participantes ont surtout pu partager de vrais moments de convivialité, d'entraide et de bienveillance. "Je trouve ça extraordinaire, c'est une nouvelle lumière qui s'ouvre à nous, le père de mes enfants est sourd muet, ça va nous permettre de communiquer davantage", rapporte Alba.
Un projet de vie
Katy Dupont enseigne la langue des signes française depuis 2017 mais elle n'avait jamais formé un groupe comme celui-ci. Une mise en situation à l'image de leur objectif : sortir les personnes sourdes de leur isolement. "C'est vraiment un très beau projet d'équipe, de solidarité, c'est un projet de vie, c'est très beau", se réjouit la formatrice.
Cette formation a suscité un intérêt réel auprès des participantes, qui ne comptent pas s'en tenir à des cours d'initiation. En quatre cours de six heures, les élèves ont découvert un nouveau langage : une compétence en plus, qui pour certains et certaines, s'avère essentielle. "Nos projets s'adressent à tout le monde, mais ce type de public ne fréquente pas le centre parce qu'il n'y a pas d'activité spécifique pour eux. C'est à nous aussi d'aller vers ces personnes", précise Ouarda Mansouri, référente famille du centre socio-culturel MJC Mosaïque.
Dès le mois de mars, de nouveaux ateliers devraient s'ouvrir au public, ainsi que des rencontres en langue des signes, et pourquoi pas, un cours pour les enfants.
Pour tous ceux qui souhaitent débuter la langue des signes française, voici une courte vidéo qui décrit les principes de base de la dactylologie.
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