Les premiers pas vers un nez artificiel pour retrouver l'odorat
Depuis le début de la pandémie, la perte de l’odorat est devenue le signe d’une contamination quasi certaine par le Covid. Un symptôme qui chez certains patients persiste plusieurs mois. Cette perte olfactive est au cœur d’un projet européen coordonné par le Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon.#IlsOnLaSolution
Dans le monde, près d’une personne sur deux positive au Covid a été touchée par une perte partielle ou totale de l’odorat comme Ludivine. " J’ai l’impression de sentir des choses différentes. C’est assez bizarre, il y a des odeurs, j’ai le sentiment de pas les sentir comme avant "confie cette ancienne patiente "Covidée" Un trouble de l’olfaction pour lequel il n’existe à ce jour aucune réponse médicale efficace, contrairement à d’autres sens. Des troubles et des pertes de l’odorat sur lesquelles travaillent actuellement une trentaine de scientifiques européens. Ces spécialistes qui veulent prouver qu’il est possible de retrouver pleinement sa capacité à sentir, participent à un projet de recherche et de développement baptisé Rose, pour Restoring Odorant Detection and Recognition in Smell Deficit.
Une prothèse pour combler les déficits du corps humain
Ces scientifiques misent sur la conception d’un nez artificiel. Une prothèse olfactive capable de détecter les molécules malodorantes, par leurs signatures chimiques, grâce à des mini-capteurs. « On va développer un dispositif qui va permettre à des personnes de détecter des odeurs dans l’environnement et de faire la différence entre deux ou trois catégories d’odeurs » détaille Moustafa Bensafi, directeur de recherche au CRNL. Selon ce fin connaisseur du système olfactif humain, avec cette prothèse olfactive, le patient pourrait faire la différence entre une odeur qui sent la fleur et quelque chose qui sent un fruit. Un mini-circuit électronique pourrait être intégré dans les fosses nasales, un peu comme les implants auditifs pour les malentendants. « On va chercher à miniaturiser la technologie afin de la rendre toujours portable et intégrable » explique Cyril Herrier responsable Recherche et Développement de la start-up grenobloise Arybelle également mobilisée sur ce projet. Les premiers résultats sont attendus dans deux ans.
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