Jacques Repussard met l'accent sur la nécessité d'investir massivement dans la technologie et la sûreté du nucléaire
Le directeur général de l' IRSN, qui estime dans Le Figaro de samedi que c'est la condition pour atteindre un niveau de risque acceptable pour la société, pense que cela passerait par la fermeture des vieilles centrales à remplacer par de nouveaux réacteurs.
Sortir du Nucléaire appelle, lui, "à la résistance" contre le développement de cette énergie.
Le réseau "Sortir du Nucléaire" a ainsi publié samedi un "appel à la résistance" du 18 juin 2011, lors de journées d'études et de propositions nationales à Toulouse ce week-end, où 70 personnes environ, dont des invités étrangers, devraient participer à plusieurs débats.
"L'appel à la résistance", inspiré de celui du Général de Gaulle le 18 juin 1940, souligne que "la catastrophe de Fukushima menace d'être encore pire" que celle de Tchernobyl en 1986 et invite à mener "un combat mondial" contre le nucléaire, selon le Réseau.
"Nous avons la population du monde entier derrière nous" assure le texte, publié sous forme d'affiche encadrée d'un liseré tricolore. "Les Français peuvent faire bloc avec les Japonais. Nous pouvons faire bloc avec nos amis allemands et italiens qui se sont déjà prononcés pour la sortie du nucléaire. Nous pouvons entraîner dans notre mouvement l'Angleterre et les Etats-Unis...", indique-t-il.
Investir dans la technologie et la sûreté
Seul un investissement massif dans la technologie et la sûreté de l'énergie nucléaire en France permettrait d'atteindre un niveau de risque acceptable pour la société, a estimé le directeur général de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire Jacques Repussard, samedi, dans Le Figaro. Cela passerait, selon lui, par la fermeture des vieilles centrales nucléaires.
Jacques Repussard se dit "persuadé" qu'on l'on peut réduire le risque d'accident de manière significative "à condition de faire le nécessaire pour amener cette technologie à maturité", jugeant que cet objectif est "à notre portée car, après seulement un demi-siècle d'existence, l'énergie nucléaire est jeune et bénéficie d'une marge de progrès technologique importante".
"Encore faut-il s'en donner les moyens et se demander - plutôt que de prolonger nos anciens réacteurs, parce qu'ils reviennent moins chers -, s'il ne serait pas temps d'en construire de nouveaux plus performants et plus sûrs comme l'EPR, par exemple ?", poursuit-il.
Il estime "choquant (...) d'entendre dire que l'énergie nucléaire est un secteur stratégique pour la France et de constater qu'on n'y consacre pas l'effort nécessaire pour l'amener au meilleur niveau". "Certes, cela représente de gros investissements, aussi bien pour construire de nouvelles centrales que pour démanteler les anciennes. Mais compte tenu de l'enjeu, la question du prix du kilowattheure me paraît secondaire, ajoute-t-il.
"Il n'y a qu'une seule alternative: soit on sort du nucléaire, tout en sachant qu'on y reste quand même car cela prendra nécessairement des décennies. Soit on continue mais on met le paquet sur la technologie et la sûreté pour atteindre un niveau de risque acceptable d'un accident par réacteur tous les 100.000 ans".
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