: Vidéo Les repentis du jihad, "une arme de persuasion massive" contre Daech ?

"En termes de prévention, rien n'est fait dans ce pays", estime cet ancien jihadiste de la première heure, qui pense avoir un rôle à jouer dans ce domaine. Peut-on croire les repentis du jihad ? Peuvent-ils être utiles dans la lutte contre la radicalisation ? David Vallat en est convaincu, son passé fait de lui "une arme de persuasion massive". Extrait d'une rencontre avec "Complément d'enquête".

Ce quadragénaire est un vieux routard du jihad. Son histoire remonte aux années 1990 : la Croatie, la Bosnie puis l'Afghanistan, et enfin la lutte au côté du GIA (le Groupe islamiste armé algérien), responsable des attentats de Paris en 1995. 

Mettre son "expérience" au service de son pays

Condamné à cinq ans de prison pour avoir prêté assistance au commando de Khaled Kelkal, Vallat a tiré un trait sur l'idéologie jihadiste. Et ne lui faites pas de procès en taqiya (dissimulation). Selon lui, impossible "d'endormir depuis vingt ans des services de sécurité très efficaces".

Aujourd'hui commercial dans l'industrie et père d'une fille de 12 ans, il aura mis "une bonne quinzaine d'années pour en revenir définitivement", "comme d'une plongée en eau profonde, avec des paliers de décompression à respecter". David Vallat s'estime "quitte de [s]a dette"  puisqu'il a purgé sa peine, mais dit se sentir "redevable" envers son pays. Selon lui, il faudrait qu'il donne trois conférences par jour pour multiplier les chances d'instiller "un doute raisonnable dans l'esprit de ceux qui sont en voie de radicalisation".

Extrait de "Les repentis du jihad", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" le 6 avril 2017.