: Vidéo Cellule de déradicalisation : le témoignage accablant d'un ex-salarié jamais payé
La cellule de déradicalisation était subventionnée, mais les "spécialistes" soi-disant salariés n'en avaient que le nom. "Complément d'enquête" sur "les ratés de la déradic" revient sur le scandale Sonia Imloul. Extrait.
Grande première en automne 2014 : l'ouverture d'une "Maison de la prévention et de la famille" en Seine-Saint-Denis. C'est l'unique cellule en France de prévention du terrorisme, censée aider les parents dont les enfants sont en train de se radicaliser. Elle est dirigée par Sonia Imloul. Extrait de "Complément d'enquête" sur les ratés de la déradicalisation.
La structure reçoit 35 000 euros de subventions. Son équipe pluridisciplinaire se compose, selon la directrice, de dix spécialistes parmi les meilleurs : psychologues, juristes, éducateurs, et même un criminologue-victimologue. "Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer, ironise Julien Revial, un étudiant embauché comme éducateur au sein de l'association. Son bureau, je ne sais pas où il était…" En réalité, les "spécialistes" sont des stagiaires ou des néophytes complets, comme Julien, et les dix personnes sont quatre au grand maximum.
La "chronique d'une désillusion"
Le premier jour, le 31 octobre 2014, alors que la structure est encore vide, les journalistes sont déjà là, se rappelle Julien Revial. L'étudiant dit avoir eu alors "une mauvaise intuition". Il restera tout de même un an… sans jamais être payé. Pire encore, selon lui, Sonia Imloul aurait aussi tenté d'escroquer les familles des victimes... De cette expérience désolante, il a tiré un livre : Cellule de déradicalisation : chronique d'une désillusion (éd. Michalon).
Sonia Imloul a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour détournement de fonds publics.
Extrait de "Les ratés de la déradic", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" le 6 avril 2017.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.