"L'heure n'est pas au repos ni à l'autosatisfaction", a lancé Martine Aubry samedi aux cadres du PS
Une semaine après la victoire du PS aux élections régionales, la première secrétaire du parti s'exprimait à la Mutualité, devant 1300 militants et élus réunis pour se mobiliser contre la réforme des collectivités territoriales.
"Oui, il y a une victoire, inutile de le nier, mais il n'y a aucune raison de faire du triomphalisme", a-t-elle assuré.
"Nous accueillons cette victoire avec responsabilité et même gravité. L'heure n'est pas au repos ni à l'auto-satisfaction", a déclaré Martine Aubry. "Notre pays est en crise. Beaucoup d'hommes et de femmes souffrent. Ils attendent d'abord de nous des réponses immédiates, une autre société à préparer pour demain et nous devons être au rendez-vous du travail sur le terrain mais aussi de la réflexion", a poursuivi la maire de Lille, qui a remercié les élus et les militants.
Juste avant, le Conseil national (parlement) du PS s'était réuni pour tirer le bilan des régionales. Il a voté un calendrier de quatre conventions, sur le nouveau modèle, la rénovation, les primaires, l'international et l'égalité réelle, qui s'échelonnera du 29 mai au 11 décembre.
Avant 2012, il y a 2010 et 2011
"Un espoir est venu. Il est encore fragile. Rien n'est joué", a-t-elle prévenu, se targuant du rassemblement "dans la clarté" de la "gauche solidaire". "Unis, nous pouvons beaucoup. Divisés, nous ne pouvons rien", a affirmé Martine Aubry. "Etre forts et avoir des partenaires forts que nous respectons, c'est une des clés de notre future victoire", a insisté son bras droit, François Lamy.
Mais, a prévenu Jean-Christophe Cambadélis, proche de Dominique Strauss-Kahn, "il ne faut pas se tromper dans le tempo". "La chasse à la présidentielle n'est pas ouverte", a-t-il lancé alors que des ambitions pour 2012 commencent à s'afficher au PS . "Avant 2012, il y a 2010 et 2011", a martelé Mme Aubry.
Contre la réforme territoriale
Le sujet du jour était la mobilisation contre "ce scandaleux projet" de réforme territoriale, selon l'expression de Mme Aubry. En présence de plusieurs présidents de région, dont Martin Malvy très applaudi et de Pierre Mauroy, le maire de Paris Bertrand Delanoë a lancé la première salve: "N'ont-ils rien de plus urgent à faire que de s'attaquer à ce qui marche?".
Et la députée Elisabeth Guigou de poursuivre: "Nous sommes réunis et mobilisés pour lutter contre les désordres que la droite a l'outrecuidance de baptiser de réformes". Coordinateur du combat, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius s'en est pris "à la régression territoriale" préparée par le gouvernement, à ce projet "scélérat" et à cette "contre-réforme anti-démocratique".
Principale cible, le président de la République: M. Fabius a ironisé sur le "psittacisme sarkozien --ils répètent tous la même chose" et Mme Aubry a fustigé son "revirement de plus" sur la taxe carbone. La première secrétaire s'est dite "ébahie" d'entendre le chef de l'Etat se dire "le tenant d'une république irréprochable". Pour elle, un "insupportable mensonge", une "véritable supercherie".
Si le mode de scrutin avait été modifié, Mme Aubry a assuré que "la droite serait à la tête de huit régions métropolitaines au lieu d'une". "Où est la démocratie dans cette réforme? C'est un véritable rapt démocratique".
Et Laurent Fabius a même cité, en allusion à Nicolas Sarkozy, le dictateur "Arturo Ui" de Bertolt Brecht et "Napoléon le petit" (Napoléon III) de Victor Hugo qui "ment comme les autre hommes respirent".
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