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La journée intersyndicale jeudi contre l'avant-projet de réforme des retraites a été marquée par une forte mobilisation

Avec 2 millions de personnes dans les rues selon les syndicats -800.000 selon la police-, la mobilisation est deux fois plus importante que lors de la journée d'action du 27 mai.Alors que les syndicats se disent prêts à d'autres actions à l'automne, François Fillon a justifié la future réforme des retraites par un "problème démographique".
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Manifestation à Paris lors de la journée d'action contre le projet de réforme des retraites (24-06-2010) (AFP PHOTO / JOEL SAGET)

Avec 2 millions de personnes dans les rues selon les syndicats -800.000 selon la police-, la mobilisation est deux fois plus importante que lors de la journée d'action du 27 mai.

Alors que les syndicats se disent prêts à d'autres actions à l'automne, François Fillon a justifié la future réforme des retraites par un "problème démographique".

De son côté, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a assuré vendredi matin sur RTL que l'exécutif ne sous-estimait pas la mobilisation de jeudi. "Nous avons eu hier une mobilisation réelle, elle est effectivement supérieure à ce qui s'était passé le 27 mai dernier" mais "c'est vrai qu'elle est plutôt en dessous de ce que nous avions connu il y a un an au moment des deux manifestations au plus fort de la crise économique", a-t-il commenté. "Le gouvernement prend en compte tout cela (...) Nous ne sous-estimons absolument pas la manifestation d'hier. La mobilisation a été réelle". "Le gouvernement maintient le calendrier", a toutefois affirmé Luc Chatel, précisant que s'ouvrait "une phase de débat, d'écoute de la part du gouvernement".

De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a assuré que le dialogue sur la réforme des retraites continuerait sur certains points, dans un entretien vendredi sur France Inter. "On a entendu les positions des uns et des autres, le dialogue va se poursuivre (...) "Le président Nicolas Sarkozy a indiqué que sur les questions de pénibilité, des polypensionnés et des carrières longues, il y a de la place pour la négociation."

Mise en garde de Bernard Thibault
Au lendemain de la manifestation de l'intersyndicale contre l'actuel projet de réforme des retraites, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a mis en garde le gouvernement et le chef de l'Etat contre de nouvelles manifestations en septembre, vendredi matin sur LCI. "Si le gouvernement, le chef de l'Etat, font comme s'il ne s'était rien passé, s'ils jouent les apprentis sorciers compte tenu du mécontentement qui existe sur ce projet de loi (...), il ne faudra pas s'étonner que le conflit prenne une autre intensité à la rentrée."

Les syndicats s'opposent au relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite, principal levier choisi par l'exécutif pour juguler les déficits croissants des régimes de retraite. Leur objectif est de faire naître un mouvement d'opposition suffisant pour infléchir, voire obtenir la réécriture du projet de loi qui sera présenté en septembre au parlement.

Le projet de loi sera présenté le 13 juillet en conseil des ministres, puis à l'Assemblée nationale en septembre et au Sénat en octobre.

Au moins "deux millions de manifestants" étaient jeudi dans les rues en France, ont déclaré jeudi à la presse les dirigeants de la CGT et de la CFDT, Bernard Thibault et François Chérèque. A Paris, les manifestants étaient 130.000 selon les organisateurs, 47.000 d'après la police. Quelque 200 cortèges ont scandé cette journée de grèves et manifestations à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FSU-Solidaires-Unsa, dont l'objectif était de mobiliser plus que les 395.000 (police) à un million (syndicats) de manifestants du 27 mai.

Au vu de cette montée en puissance, Bernard Thibault (CGT) a estimé jeudi qu'il serait "sage" que le président Nicolas Sarkozy "renonce à soumettre le projet de loi" dans sa version actuelle au conseil des ministres du 13 juillet. François Chérèque (CFDT) a souligné qu'il s'agissait "de la plus forte manifestation de l'année".

Transports et services publics perturbés jeudi
Les transports en commun et les services publics ont été perturbés jeudi par le mouvement de grève. Environ quatre cheminots sur dix étaient en grève, selon la SNCF. Les prévisions de trafic faisait état d'un TGV sur deux en moyenne en France et à l'international, comme pour les TER et les Transilien en heure de pointe. A Paris, la RATP a fait état de la circulation de trois métros sur quatre en moyenne, tout comme sur le RER A. Elle ne prévoyait en revanche qu'un train sur cinq sur sa partie du RER B.

Dans les écoles, la moyenne pondérée sur l'ensemble des enseignants s'établissait à 19,96% de grévistes, dont 31,87% dans le premier degré et 10,27% dans le secondaire. Selon le ministère du travail, 18,7% des personnels de la fonction publique d'Etat étaient en grève. La grève a été très peu suivie dans les lycées, où se déroulent les épreuves du baccalauréat : 3,49% dans les établissements professionnels et 1,39% dans les lycées d'enseignement général et technologique.

Conséquence de la grève de jeudi, les quotidiens de vendredi ne sont pas sortis en kiosque, n'ayant pas été imprimés.

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