La pauvreté a (un peu) reculé en France en 2013

Les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour que l'on ne se prive pas d'en parler. La pauvreté a légèrement reculé en France en 2013, selon une étude de l'Insee publiée mardi 22 septembre. Son taux s'établit à 14% de la population, soit 0,3 point de moins qu'en 2012. Cela représente tout de même 8,6 millions de personnes. Autre bonne nouvelle : pour la première fois depuis 2008, les personnes les plus modestes ont connu une augmentation de leur niveau de vie. 

Une tendance qu'il faut toutefois relativiser. "Une baisse de 0,3 point ne peut pas se constater sur le terrain, les pauvres n'ont pas du tout vu leur situation changer", estime l'association ATD Quart Monde.

Une baisse due à une correction statistique 

En fait, cette baisse est le résultat d'une correction des données de 2012, pour tenir compte de modifications introduites en 2013, comme l'impôt effectivement payé, les majorations de pensions de retraite et la participation des employeurs aux contrats de complémentaire santé. Résultat, le taux de pauvreté pour 2012 a été révisé à la hausse de 0,4 point.

C'est parmi les chômeurs et les adultes de moins de 30 ans que la pauvreté a le plus reculé (-1,4 point, à 37,3%, pour les premiers). Pour les chômeurs, cela s'explique notamment par le fait que fin 2013, ils étaient plus âgés en moyenne que fin 2012, avaient davantage cotisé avant d'être au chômage et étaient donc mieux indemnisés.

Un revenu médian à 1 667 euros par mois

Si le niveau de vie a légèrement augmenté dans le bas de l'échelle, il a en revanche diminué dans le haut sous l'effet d'une baisse marquée des revenus du patrimoine (dividendes, intérêts perçus...). Par conséquent, le niveau de vie médian de l'ensemble de la population est quasi inchangé par rapport à 2012, à 20 000 euros net par an, soit 1 667 euros par mois : cela signifie que la moitié de la population gagne moins que cette somme, l'autre plus. Ce chiffre recouvre toutefois de fortes disparités : ainsi, le niveau de vie médian n'est plus que de 14 410 euros par an pour les familles monoparentales.