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La polémique s'emballe autour de l'accident de Nadine Morano

La Ligue contre la violence routière fustige les escortes de personnalités, tandis que la ministre de l'Apprentissage se défend et accuse certains médias d'écrire "n'importe quoi". Retour sur les faits.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano, à l'Elysée (Paris), le 18 janvier 2012. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le piéton est sorti de l'hôpital, mais la polémique continue. L'accident entre un motard de l'escorte de Nadine Morano et un jeune homme, qu'il a renversé vendredi à Paris, va jusqu'à provoquer la colère de la Ligue contre la violence routière. Celle-ci critique les escortes de personnalités. La ministre de l'Apprentissage, elle, accuse certains médias d'écrire "n'importe quoi". FTVi fait le point sur l'affaire.

• Que s'est-il passé le vendredi 20 janvier ? 

Selon Le Canard enchaîné, qui a révélé l'histoire, un motard de la préfecture de police qui escortait le convoi de Nadine Morano a renversé un piéton vers 8 h 45, avenue du Général-Leclerc, à Paris (14e). Des faits confirmés par la ministre mercredi matin.

Une enquête a été confiée au service du traitement judiciaire des accidents. Selon les premiers éléments, le piéton portait un casque sur les oreilles et a traversé l'avenue en courant sans voir la moto, qui l'a percuté de plein fouet. Le convoi roulait à "faible allure", a indiqué une source policière.

Selon une source proche du dossier, le convoi circulait à contresens au moment de l'accident, ce qu'affirme également Le Canard enchaîné. Le ministère de l'Apprentissage indique "ne pas avoir de réponse" à fournir sur ce point.

• Comment se porte le piéton ? 

Le jeune homme de 28 ans est sorti de l'hôpital mercredi matin, avec une incapacité totale de travail de trois mois. Jacques Canette, son père, a rendu hommage aux médecins qui ont soigné son fils, mais aussi aux services "formidables" du ministère de l'Intérieur et de Nadine Morano.

La ministre a pris "des nouvelles tous les jours, au moins une fois". "Elle nous téléphone, nous réconforte, c'est une mère de famille qui nous parle", a assuré cet ancien fonctionnaire de police.

 • Où allait Nadine Morano ? 

La "patrouille motorisée de la Police Nationale" assurait l'escorte de Nadine Morano jusqu’à l’aéroport de Villacoublay "afin de rejoindre la délégation du Premier ministre pour son déplacement officiel à Sarrebourg (Moselle), et non pas pour rejoindre son domicile, comme l’a indiqué le Canard Enchaîné", précise le ministère de l'Apprentissage.

Nadine Morano s'est emportée contre la presse à l'issue du conseil des ministres. "Il ne faut pas écrire n'importe quoi en disant : 'Nadine Morano est rentrée dans son fief de Toul avec une escorte, avec un avion de l'Etec [Escadron de transport, d'encadrement et de calibration de l'armée de l'air]', alors que j'étais en déplacement avec le Premier ministre", a-t-elle lancé.

• Que dit la Ligue de la violence routière ? 

Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, cet accident pose la question des escortes ministérielles. "Il est inconcevable de mettre en danger la vie des piétons ou des motards pour des signes extérieurs de puissance. (...) Fini le temps des seigneurs qui regagnaient leur fief en intimant aux manants de dégager la route", a-t-elle lancé.

Pascal Cherki, maire socialiste du 14e arrondissement, a quant à lui estimé que les escortes "relèvent des pratiques de pouvoir qui doivent évoluer".

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