La police parisienne a démantelé un réseau qui violait et torturait des enfants pour les obliger à voler
Après 3 ans d'enquête, dix-neuf personnes ont été interpellées, mardi 30 novembre, dans le sud de la France et en Italie, a-t-on appris de source judiciaire.
Parmi elles, figure la tête de ce réseau "criminel" Fehmi Hamidovic, 58 ans, originaire de l'ex-Yougoslavie, véritable chef d'un clan mafieux aux méthodes barbares.
Actes de barbarie, viols en réunion sur mineurs
"C'était un réseau fondé sur la famille avec une organisation patriarcale formé autour du chef Fehmi Hamidovic", a expliqué une source proche du dossier.
Ce nom est bien connu des services de la police parisienne. La Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire tentait depuis plus de trois ans "d'accrocher" ce réseau, selon une source policière.
Il serait responsable de "75% des vols à la tire" dans le métro parisien, selon une autre source proche de l'enquête, utilisant des méthodes "ultra-violentes" pour contraindre des mineurs, principalement des filles, à voler.
Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Paris en juin 2009 notamment des chefs de vols en bande organisée, traite d'être humains en bande organisée sur mineurs accompagnée d'actes de barbarie et de viol en réunion sur mineur, selon une source judiciaire.
Le chef et ses lieutenants, le plus souvent ses fils, recrutaient par la force les mineurs qui, s'ils ne volaient pas ou ne ramenaient pas suffisamment d'argent, "étaient victimes de violences variées, y compris de viols", a indiqué une source proche de l'enquête.
Une centaine de mineurs étaient utilisés par ce réseau, a-t-on indiqué de même source. Les enfants portaient pour la plupart le même nom que le chef "Hamidovic", une sorte de "label" que le chef voulait instituer.
L'argent volé a été investi dans de nombreux biens immobiliers
En 2009, cette organisation criminelle aurait réussi à gagner plus d'un million d'euros. "Un vol de portefeuille dans le métro ce n'est pas grand chose, cela représente peut-être 20 euros à chaque fois, mais si vous les multipliez par centaines, cela commence à faire beaucoup", a expliqué une source proche de l'enquête.
Le clan Hamidovic investissait également l'argent ainsi amassé dans des voitures de luxe, et a réussi à acquérir un "gros patrimoine immobilier", selon une source proche du dossier.
Outre ses activités en France, le clan "Hamidovic" aurait également réussi à acquérir des biens en Italie. "Ils voyageaient beaucoup entre la France l'Espagne et l'Italie", a expliqué un enquêteur. Fehmi Hamidovic avait notamment déjà été condamné en Autriche pour une affaire de traite d'être humains.
Les policiers français avaient d'ailleurs évoqué à de nombreuses reprises cette affaire lors de différentes rencontres avec leurs confrères européens.
Lire :
>>
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.