La régie a lancé lundi une procédure en vue du licenciement du responsable syndical qui a dénoncé le présumé scandale.
La direction de la RATP reproche à ce salarié d"avoir « tenu des propos diffamatoires sur un blog ». Outre la procédure disciplinaire interne, la direction a saisi la justice, estimant que ces propos « nuisent à l"image de l"entreprise. »
"La RATP n'accepte pas que l'un de ses salariés s'exprime tous les jours publiquement sur un blog, même si bien sûr nous acceptons une certaine liberté d'expression", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la direction. "La liberté d'expression doit s'arrêter là où commence l'allégation mensongère puisque ce monsieur se permet de mentir, d'accuser l'entreprise de complicité, d'accuser un certain nombre de personnes de l'entreprise", a ajouté la porte-parole.
En cause : le blog de Mourad Ghazli, un salarié de la RATP qui avait dénoncé l"affaire du présumé scandale sexuel au sein de la régie. "C'est le rôle d'un syndicaliste de défendre les salariés et de dénoncer des crimes ou des délits", a expliqué à l'AFP Mourad Ghazli. Il a estimé qu'il "payait" pour avoir dénoncé "les turpitudes d'un système basé sur le copinage et le syndicalisme de la compromission".
Pour Olivier Cots (SUD-RATP), le "crime qui est reproché" à M. Ghazli est "d'avoir dénoncé haut et fort des faits de harcèlement, de détournement qui ont eu lieu dans son ancien syndicat sous le regard complice d'un certain nombre de responsables de la RATP".
Le parquet de Paris avait ouvert fin août une enquête préliminaire sur des accusations de scandale sexuel au sein de la RATP à la suite d'une lettre anonyme mettant en cause un ex-responsable syndical de l'Unsa surnommé "Le Roi". Le code du travail donne droit au salarié de critiquer son employeur (en interne comme à l'extérieur), mais il le soumet aussi à une obligation de loyauté vis-à-vis de son entreprise, ce qui exclut le dénigrement, la diffamation et la caricature.
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