Le chef de l'Etat a annoncé mardi 30.000 places de prison supplémentaires d'ici 2017
Lors d'un discours dans le nouveau centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), il a indiqué qu'un projet de loi de programmation serait déposé à l'automne pour en permettre la construction. Au 1er août, on comptait 56.500 places opérationnelles dans les prisons.
Il a également repris l'idée d'un encadrement militaire pour les jeunes délinquants.
"Pour assurer une exécution normale des peines d'emprisonnement, la France a besoin de 80.000 places de détention", a-t-il ajouté en reprenant à son compte les conclusions du rapport que lui a remis début juin le député UMP Eric Ciotti.
Nicolas Sarkozy n'a pas précisé le montant des investissements nécessaires pour la construction de 30.000 places de prison supplémentaires, qu'il souhaite voir achevée à l'horizon 2017.
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas encore en mesure d'héberger convenablement les 65.000 personnes détenues en France, ni d'assurer rapidement l'exécution des peines en attente", a dit Nicolas Sarkozy. "Pour assurer une exécution normale des peines d'emprisonnement, la France a besoin de 80.000 places de détention. Cet objectif, qui figurera dans la loi de programmation, représente un effort d'équipement sans précédent qui devra être achevé en 2017", a-t-il poursuivi. Il n'a pas précisé le montant des investissements nécessaires.
Cette annonce reprend une proposition du député UMP Eric Ciotti (Droite populaire). Dans un rapport remis en juin au chef de l'Etat, ce dernier avait recommandé d'étendre à 80.000 places, à l'échéance 2018, les capacités d'accueil en détention du pays. Ce rapport évaluait à 80.000 les peines de prison en attente d'exécution.
Dans le cadre de cet effort, Nicolas Sarkozy s'est également prononcé mardi pour "diversifier les modes de prise en charge des mineurs". Il a notamment annoncé l'ouverture de 20 nouveaux centres éducatifs fermés, dont il avait visité plus tôt dans la matinée un modèle déjà ouvert à Combs-la-Ville.
Il a par ailleurs repris l'une des propositions les plus symboliques du rapport Ciotti: il a ainsi annoncé que le gouvernement allait reprendre à son compte, dans son projet de loi, l'idée d'un encadrement militaire des jeunes délinquants, popularisée en 2007 par sa rivale socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal.
"Le gouvernement va reprendre cette proposition" qui doit "permettre que les auteurs de délits puissent accomplir, pendant quelques mois, un service citoyen dans le cadre d'un établissement d'insertion de la défense", a-t-il dit.
Dans sa panoplie de mesures, le chef de l'Etat a enfin annoncé des "moyens supplémentaires" pour les injonctions de soins destinées aux délinquants sexuels, ainsi qu'un "effort" pour améliorer la connexion des outils informatiques des différents services de police. Il s'agit d'éviter "l'erreur qu'on a connue récemment où il a été décidé de remettre quelqu'un en liberté parce que la dernière infraction n'était pas grave", a-t-il expliqué en faisant allusion au meurtre en début d'année de la jeune Laetitia en Loire-Atlantique.
Réactions
La candidate à la primaire socialiste Ségolène Royal "prend acte de la récupération par le président de la République de l'idée d'encadrement militaire des délinquants". Mais "il est à craindre qu'une fois de plus cette action en reste aux effets d'annonce", a ajouté Ségolène Royal.
Pour le porte-parole des députés PS, l'idée d'un encadrement militaire est "inadaptée par rapport à ce qu'est aujourd'hui la situation de la justice et de l'exécution des peines".
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