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Le chef de l'Etat a promis mardi qu'il tiendrait ses promesses tout en leur demandant de rompre avec "l'assistanat"

Adressant ses voeux à plusieurs milliers de personnes réunies à Saint-Denis-de-la-Réunion, il assuré qu'il serait "intransigeant sur le respect de la parole donnée" après la crise sociale de l'hiver 2009."Je sais que vous avez trop souffert de promesses sans lendemain et de magnifiques discours incantatoires", a-t-il dit.
Article rédigé par France2.fr
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Nicolas Sarkozy a inauguré une ferme fonctionnant à l'énergie solaire à La Réunion (France 2)

Adressant ses voeux à plusieurs milliers de personnes réunies à Saint-Denis-de-la-Réunion, il assuré qu'il serait "intransigeant sur le respect de la parole donnée" après la crise sociale de l'hiver 2009.

"Je sais que vous avez trop souffert de promesses sans lendemain et de magnifiques discours incantatoires", a-t-il dit.

En contrepartie, Nicolas Sarkozy a plaidé pour un "nouveau modèle de développement, moins dépendant de la métropole" et demandé aux habitants de la "France des trois océans" de "rompre avec les habitudes du passé". "Je ne veux plus entendre dire que l'Outre-Mer a besoin de la métropole, je veux qu'on dise que ce besoin est réciproque", a-t-il souhaité.

Dans une île où le taux de chômage dépasse le quart de la population active, le chef de l'Etat n'a pas éludé la question délicate des aides sociales. "Je sais que certains de nos compatriotes ont besoin du RSA (revenu de solidarité active) et ils l'auront", a-t-il assuré, "mais je dis que l'avenir de l'Outre-Mer français ne passe pas par l'assistanat (...) mais par les moyens que la République vous donnera pour vous développer".

Après avoir inauguré la ferme photovoltaïque (solaire) de Pierrefonds dans le sud de l'île, Nicolas Sarkozy a cité, entre autres pistes de ce "développement endogène", le secteur des énergies renouvelables. "L'océan est là, le soleil également. S'il est bien des territoires qui peuvent être autonomes énergiquement parlant, ce sont bien ceux d'Outre-Mer", a-t-il lancé.

Comme il l'avait fait lundi à Mayotte lors de la première étape de sa brève tournée dans l'océan Indien, le chef de l'Etat a tenu à mettre en garde "ceux qui portent la violence". Une allusion voilée aux militants du LKP guadeloupéen qui ont refusé de participer aux Etats généraux de l'Outre-Mer. "Rien ne me fera accepter cette forme de désordre", a-t-il répété.

Après le référendum sur l'autonomie en Martinique et en Guyane, Nicolas Sarkozy a aussi redit sa "souplesse" sur les institutions. "Avec une seule ligne rouge dont je n'accepterai jamais qu'elle soit franchie, celle de l'indépendance", a-t-il précisé. "L'Outre-Mer est français et restera français", a-t-il insisté.

Seule annonce de son discours, il a ainsi promis une réforme du mode de scrutin en Polynésie française, qui a changé neuf fois de président depuis 2004, pour mettre un terme à une "vaste comédie où les ennemis d'hier deviennent les alliés d'aujourd'hui".

Réactions à La Réunion
Le député PS Patrick Lebreton s'est interrogé "sur le coût financier de cette escapade qui relevait certainement plus d'une visite de campagne que d'un déplacement républicain".

Le sénateur UMP Jean-Paul Virapoullé: "Le président de la République a voulu poser les jalons du développement futur et de l'égalité économique de la Réunion. Il a souhaité faire comprendre que si l'Outre-Mer a besoin de la métropole, la métropole a aussi besoin de l'Outre-Mer".

Le président du conseil régional, Paul Vergès (Parti communiste réunionnais): "On a eu l'impression d'entendre ce que nous disions depuis dix ans regroupé dans un seul discours sur les axes de développement de la Réunion. On ne peut pas être insatisfait".

Le président du conseil général, Nassimah Dindar: "Je retiens du message du président de la République qu'il ne faut pas tout attendre de l'Etat, que nous devons nous prendre en main car nous avons les capacités pour réussir".

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