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Le frère du président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône et l'un de ses proches ont été écroués

Le chef d'entreprise et omniprésent frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône a été écroué dans la nuit de mercredi à jeudi dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux.Le patron de décharges a été mis en examen notamment pour blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics.
Article rédigé par France2.fr
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Le Vieux-Port à Marseille (22 novembre 2010) (AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT)

Le chef d'entreprise et omniprésent frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône a été écroué dans la nuit de mercredi à jeudi dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux.

Le patron de décharges a été mis en examen notamment pour blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics.

Ce dossier ébranle la classe politique marseillaise.

Un proche d'Alexandre Guérini, Philippe Rapezzi, a également été écroué. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir joué un rôle majeur dans la mise en place d'un système occulte de surfacturation et de trafic d'influence. Les enquêteurs soupçonnent notamment le frère de Jean-Noël Guérini, l'homme fort du Parti socialiste local, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, d'être le "donneur d'ordres" d'un réseau "de type mafieux".

Cinq autres personnes, dont deux fonctionnaires de l'Agglomération d'Aubagne et son ex-directeur des services, ont été mises en examen et remises en liberté.

L'enquête est menée dans le cadre de plusieurs informations judiciaires ouvertes contre X en avril 2009 à la suite de courriers anonymes, pour des fraudes présumées dans la passation de marchés publics, en particulier dans la filière des déchets. Un volet avait visé la société Queyras à laquelle la justice reproche des surfacturations, ce qui a abouti cet été à la mise en examen de proches d'Alexandre Guérini.

Les enquêteurs ont concentré leur travail sur le fonctionnement d'une décharge de La Ciotat chargée de recueillir les déchets d'Aubagne, ainsi que de certaines villes de la communauté urbaine de Marseille (MPM).

Selon une source proche de l'enquête, Alexandre Guérini a en outre été confronté à Stéphane Brunengo-Girard, écroué récemment dans une affaire parallèle de marchés publics frauduleux touchant à la Corse. Les enquêteurs soupçonnent les sociétés de ce dernier
d'avoir servi à blanchir de l'argent du grand banditisme.

Implications politiques
Cette enquête aux ramifications multiples occupe la classe politique locale depuis les perquisitions menées fin 2009 au conseil général et à la communauté urbaine de Marseille (MPM).
A 53 ans, Alexandre Guérini est un personnage incontournable de la vie politique marseillaise. Membre du bureau du PS des Bouches-du-Rhône, il était "très présent" au sein de MPM, a admis jeudi le président (PS) de l'institution Eugène Caselli, dans le quotidien La Provence.

Derrière Alexandre, c'est son frère Jean-Noël Guérini, patron de la puissante fédération socialiste départementale, qui risque d'être éclaboussé. Adversaire de Jean-Claude Gaudin aux municipales de 2008 (47,75% des voix), Jean-Noël Guérini fait figure de challenger le plus dangereux pour la droite.

"Mon frère est mon frère et le demeurera toujours. Mais lui, c'est lui et moi, c'est moi", a déclaré le président de l'assemblée départmentale. "Je ne suis concerné ni de près, ni de loin par les affaires et les entreprises de mon frère. Je souhaite que la justice fasse son travail dans la sérénité et la transparence, le conseil général n'étant en aucun cas concerné par les affaires judiciaires", a-t-il poursuivi.

A l'UMP, le maire de la cité phocéenne, Jean-Claude Gaudin, est resté mesuré. Ces affaires "polluent l'image de l'ensemble de la classe politique", a-t-il déclaré.

Fin juin, Alexandre Guérini s'était dit, dans une interview, victime d'"un règlement de comptes politique". Il accusait le député UMP Renaud Muselier, qui ne cache pas son ambition de devenir maire, de vouloir atteindre son frère à travers lui. Accusations niées en bloc par Renaud Muselier.

Jeudi, l'actuel premier adjoint au maire de Marseille a rappelé qu'il avait interpellé il y a un an le président de la communauté urbaine
sur "les dérives sur des passations de marchés". Laurence Vichnievsky, conseillère régionale Europe écologie, a assuré que les écologistes "se montreront inflexibles sur la probité de (leurs) partenaires" du PS.

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