Le groupe Orange est accusé d'avoir "monnayé" sa licence 3G avec le clan Ben Ali, selon le site d'information owni.fr
Dans un article mis en ligne jeudi soir, owni.fr accuse Orange d'avoir "non pas payé 130 millions d'euros au régime tunisien pour obtenir le précieux sésame" mais d'avoir investi dans la société Divona appartenant au gendre de Ben Ali.
Jeudi matin, le PDG de France Télécom-Orange Stéphane Richard avait démenti toute "corruption" sur France Inter.
"Comme le montrent les comptes rendus de conseils d'administration en notre possession, Orange a investi 95 millions d'euros en juillet 2009 dans Divona pour acquérir 49% de son capital", selon l'article d'owni.fr.
Celui-ci dénonce notamment le fait que Divona ait été surévaluée: "d'une petite structure qui pèse 2,6 millions d'euros, elle devient un véhicule rutilant évalué à 128 millions".
"Un décret paru au journal officiel tunisien le 31 juillet 2009 le prouve, c'est le président Ben Ali en personne qui appose son paraphe pour attribuer le marché à l'entreprise co-gérée par sa fille et son gendre", poursuit owni.fr, qui parle des "compromissions d'Orange".
Divona, devenue depuis Orange Tunisie et comptant 800.000 clients dans le pays, est détenue à 51% par Marwan Mabrouk, qui figure dans la liste des 110 personnalités dont les biens mobiliers et immobiliers ainsi que les avoirs ont été saisis par les autorités tunisiennes de transition fin février.
"J'étais pas en fonction dans l'entreprise à ce moment-là. En ce qui nous concerne, on a candidaté pour une licence 3G, on a payé 130 millions d'euros, notre partenaire et nous-même, pour acheter cette licence 3G. Cet argent a été perçu par l'Etat tunisien, pas par Ben Ali ou sa famille", affirmait jeudi matin Stéphane Richard.
"La loi tunisienne nous imposait d'avoir un parteniare local majoritaire, quel est donc le partenaire qu'il aurait fallu choisir pour ne pas connaître cette situation, je ne sais pas", a-t-il ajouté.
"Attendons. Nous sommes prudents, nous défendons nos intérêts. Ce n'est pas nous qui sommes visés dans cette affaire, c'est M. Mabrouk", a conclu Stéphane Richard.
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