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Le maire de Champlan nie s'être opposé à l'inhumation d'un bébé rom

 L'élu divers droite de l'Essonne contredit ainsi les versions précédentes et répond aux accusations de racisme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée de la ville de Champlan (Essonne). (MAXPPP)

Au centre d'une vive polémique, le maire divers droite de Champlan (Essonne), Christian Leclerc, a nié, dimanche 4 janvier, s'être opposé à l'inhumation d'un bébé rom dans le cimetière de sa ville. L'élu, cible de nombreuses critiques et accusé de racisme, contredit ainsi les versions précédentes.

Ce qu'affirment association et pompes funèbres

Maria Francesca, une petite fille de deux mois et demi, est morte dans la nuit du 25 au 26 décembre d'une mort subite du nourrisson, selon l'association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), qui suit sa famille depuis huit ans. Cette nuit-là, la petite fille qui ne se sentait pas bien, a été conduite dans un hôpital de Longjumeau, puis dans un établissement de Corbeil-Essonnes, où son décès a été officiellement constaté le 26 décembre. 

A la demande de ses parents, une entreprise de pompes funèbres de Corbeil-Essonnes a demandé à la municipalité l'autorisation d'inhumer le nourrisson dans le cimetière de Champlan. Mais le maire a refusé sans "aucune explication", a assuré Julien Guenzi, le gérant des pompes funèbres l'Escarcelle à Corbeil. "Il n'est pas obligé de se justifier, mais des réponses comme ça, c'est très rare", a-t-il précisé. 

Selon Loïc Gandais, président de l'ASEFRR, l'édile a "prétexté que la mort" du bébé "avait été déclarée à Corbeil-Essonnes". La petite fille sera finalement inhumée lundi à Wissous, près de Champlan.

Ce que répond le maire

"Nous avons peu de places disponibles", a affirmé Christian Leclerc, mercredi, selon des propos rapportés par Le Parisien."Priorité est donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux." Dimanche, l'édile a cette fois assuré avoir ce jour-là uniquement "expliqué comment on gérait" les cimetières "dans une commune". Il a assuré que ses propos ont été "sortis du contexte" par la journaliste. "En plus, la liaison était mauvaise", a-t-il ajouté.

"A aucun moment je ne me suis opposé à cette inhumation. La mayonnaise a été montée", s'est défendu le maire. "On avait le choix [pour l'enterrement] entre Corbeil et Champlan. J'ai dit OK mercredi matin pour l'un ou l'autre des scénarios. J'ai un SMS qui en atteste".

Sa réponse pourrait, selon lui, avoir été mal interprétée par les services de la ville. "Il y a eu une erreur de compréhension dans la chaîne de décision entre ce qu'ils pouvaient faire et ne pas faire", a affirmé l'élu. "La personne" en charge du dossier mercredi matin, qui a contacté Christian Leclerc, alors en congés, n'était selon lui "pas habituée" à traiter ce genre de dossier. "Elle s'est un peu pris les pieds dans les différents documents", a-t-il expliqué. "Je suis vraiment désolé que ça puisse avoir une telle ampleur", a-t-il conclu.

 Ce que dit la loi

Selon la loi, les proches d'un défunt doivent demander l'autorisation d'inhumation au maire de la commune du cimetière choisi. Il peut être inhumé dans la commune où il habitait, dans celle où il est mort, ou là où se trouve un caveau familial. Dans les autres cas, les maires peuvent s'opposer à l'inhumation.

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