Le ministère de l'Ecologie a actualisé samedi la liste des départements concernés par des mesures d'utilisation de l'eau
Les dispositions les plus fortes concernent plus 20 départements dont ceux de la région Poitou-Charentes, la Dordogne, le Lot et le Rhône. Quatre départements restent par ailleurs placés en situation de vigilance.
Les restrictions d'eau limitent les usages jugés non prioritaires pour les particuliers et peuvent aussi encadrer l'irrigation agricole.
Ces contraintes sont diversement accueillies. En Charente-Maritime, des éleveurs et céréaliers bloquaient depuis samedi matin, les quatre entrées et sorties de l'autoroute A10 desservant le département pour protester contre ces restrictions.
"Les cultures ont trois semaines d'avance et c'est maintenant qu'elles ont besoin d'eau pour le maïs fourrage et le maïs grain", a expliqué Daniel Seguin, président départemental de l'association concertation irrigation et maîtrise de l'eau (ACIME).
"On est en situation de crise et de gestion de crise", avait souligné lundi la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir réuni avec un mois d'avance la commission de suivi hydrologique (dit "comité sécheresse") rassemblant les représentants du BRGM, tous les usagers de l'eau, des élus et des experts.
Ce comité doit se réunir régulièrement et au plus tard à la mi-juin, en fonction de l'évolution de la situation.
Pas de "pluies significatives" dans les prochains jours
Météo France a indiqué samedi ne pas prévoir de "pluies étendues et significatives" mais seulement des orages localisés pour les sept prochains jours.
Après un mois d'avril "extrêmement sec", les précipitations sont restées largement déficitaires en mai. A Paris, "il est tombé 1 mm de pluie depuis le début du mois de mai" alors que la moyenne, pour un mois de mai complet, est de 65 mm, a souligné Mme Raspaud, prévisionniste à Météo France.
A certains endroits, des quantités importantes d'eau sont certes tombées ces derniers jours sous forme d'orages mais "ce ne sont pas des pluies efficaces car elles ont du mal à s'infiltrer dans le sol et ont plutôt tendance à ruisseler", a expliqué la prévisionniste.
Autre facteur aggravant, les températures élevées car elles favorisent l'évaporation de l'eau dans les sols superficiels. Or actuellement, elles sont supérieures de 2,5°C en moyenne aux températures habituelles.
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