Le trafic aérien demeurait perturbé mercredi matin, au deuxième jour de grève des contrôleurs aériens français

Ceux-ci ont appelé à des débrayages jusqu'à samedi, à l'appel de plusieurs syndicats, contre un projet de fusion du contrôle aérien français avec cinq autres pays européens.

50% des vols étaient annulés à Roissy, contre 25% à Orly.

Les syndicats dénoncent un projet de fusion du contrôle aérien avec cinq autres pays européens.

Mardi, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et son secrétaire d'Etat chargé des Transports Dominique Bussereau ont nommé le député européen PS Gilles Savary à la tête d'une mission de concertation sur la création de ce Bloc fonctionnel d'espace aérien d'Europe Centrale (FABEC).

S'adressant aux syndicats, Jean-Louis Borloo a déclaré sur RMC: "on vous propose donc d'organiser avec nous le mandat international, le mandat de négocier ce traité, c'est votre meilleure protection". M. Borloo avait précisé un peu plus tôt sur France 2 que M. Savary serait chargé de "rédiger avec les organisations le mandat de négociation international en toute transparence avec eux, pour qu'ils soient totalement rassurés".

Une grève est par ailleurs prévue dans les prochains jours à British Airways contre des suppressions de postes et autres mesures d'austérité du groupe, tandis que les pilotes de la Lufthansa, en grève lundi, ont repris le travail et les négociations sur un accord salarial, faute de quoi la grève pourrait reprendre.

De son côté, la compagnie nationale Air France avait annoncé mardi l'annulation de 50% de ses vols court et moyen-courriers à Orly, et 25% à Roissy mardi et mercredi, mais tous les longs courriers devaient être assurés.

Mardi, le trafic a été perturbé en province, comme à Lyon-Saint Exupéry, où 29 vols (14 à l'arrivée et 15 au départ) ont été annulés sur les 345 programmés dans la journée. Concernant Paris, "25% des vols ont été annulés à Roissy-Charles De Gaulle et 50% à Orly", a indiqué la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), dont les syndicats craignent le démantèlement, via le regroupement européen.

Mi-janvier, un précédent mouvement social contre ce projet de fusion du contrôle aérien a déjà perturbé, durant deux jours le trafic aérien pour les mêmes raisons, et ce malgré des garanties données par le ministre des Transports Dominique Bussereau. "La DGAC ne sera pas démantelée, elle ne disparaîtra pas", a assuré lundi à des journalistes son directeur Patrick Gandil.

Les raisons de la grève à la DGAC
Les quatre syndicats ayant appelé à la grève à compter de mardi dénoncent le projet du gouvernement de fusionner le contrôle aérien avec cinq autres pays européens d'ici à 2012 (Allemagne, Benelux et Suisse), craignant un début de démantèlement de la DGAC en tant que fonction publique d'Etat. Ils dénoncent aussi la suppression de 190 postes en 2010 du fait des non-remplacements des départs en retraite.

Le ciel européen possède 27 systèmes de contrôle aérien et la Commission de Bruxelles souhaite aller vers une simplification alors que le trafic pourrait augmenter de 50% dans les 15 prochaines années. Mais les syndicats redoutent donc "des conséquences sociales" pour les 4.400 aiguilleurs du ciel français de la DGAC, qui emploie au total 12.000 personnes ayant le statut de fonctionnaires.

L'intersyndicale CGC-CGT-FO-Unsa/Iessa a déposé depuis le 1er février un préavis de grève, suite à une première grève les 13 et 14 janvier. Selon elle, "créer un organisme international conduira immanquablement à l'éclatement et au démantèlement de la DGAC".

Vendredi, la CFDT a indiqué avoir déposé un préavis pour la seule journée de jeudi. En revanche, le Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCTA), majoritaire chez les contrôleurs (54%), n'appelle pas pour sa part à la grève.

La DGAC, en charge de la sécurité et de la gestion du transport aérien, compte quelque 12.000 agents fonctionnaires d'Etat, dont 4.400 aiguilleurs du ciel.

Les pilotes de Lufthansa ont repris le travail
Les pilotes de la Lufthansa, qui avaient entamé lundi 22 février une grève de quatre jours, ont suspendu le soir même leur mouvement pour reprendre les négociations. Mais la compagnie a allégé son programme de vols jusqu'à jeudi, de façon préventive.

Grève en vue chez British Airways
Le personnel navigant de British Airways devrait bientôt cesser le travail, alors que les équipages ont voté massivement (à 80,7%) lundi en faveur d'une grève contre des suppressions de postes et d'autres mesures d'économies.

Le syndicat Unite organise une réunion jeudi, lors de laquelle devrait être annoncée la date à laquelle il appellera à la grève. Le syndicat avait déjà prévu un arrêt de travail de douze jours en décembre dernier, en pleines vacances de Noël et du Nouvel an, mais il avait été invalidé par la justice britannique. Cette grève aurait été la première depuis douze ans chez BA et la plus longue de l'histoire de l'aviation au Royaume-Uni.