Deux candidates FN se retirent dans le Sud
Pour éviter une triangulaire et une probable victoire du PS, Martine Furioli-Beaunier et Irina Kortanek se sont retirées de la course dans le Vaucluse et les Pyrénées-Orientales.
Le Front national se désiste et laisse la voie à l'UMP. Arrivée en troisième position dimanche dans la 5e circonscription du Vaucluse, Martine Furioli-Beaunier, candidate frontiste, a décidé mardi 12 juin de retirer sa candidature pour le second tour afin de "faire barrage à la gauche". Ce désistement laisse le champ libre pour le scrutin de dimanche à l'UMP Julien Aubert, arrivé deuxième au premier tour, face au candidat PS Jean-François Lovisolo (35,27%).
Bien que condamné "fermement" par Marine Le Pen, le cas de Martine Furioli-Beaunier n'est pas isolé. Un peu plus tôt, c'est Irina Kortanek, candidate FN dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, qui s'était retirée de la course, en accord avec son parti, pour éviter une triangulaire et une probable victoire du PS.
Au premier tour, dans cette circonscription de Perpignan-Rivesaltes, la socialiste Toussainte Calabrese est arrivée en tête (32,14%), devant le député UMP sortant Fernand Siré (27,70%) et Irina Kortanek (23,59%).
"Dans le cas particulier de la 2e circonscription, en raison du contexte local, du risque de voir la gauche l'emporter dans une circonscription ancrée à droite, en raison de la personnalité du candidat UMP (...), nous avons décidé de retirer la candidature d'Irina Kortanek", a déclaré le numéro 2 du Front national, Louis Aliot, lors d'une conférence de presse. Il assuré que cela se faisait "sans aucune contrepartie".
Dans le Gard, l'UMP Mourrut se maintient, le FN Caïtucoli aussi
Pourtant, lundi, l'UMP Roland Chassain, arrivé troisième dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, s'est désisté au profit de la candidate FN, Valérie Laupies. Dans cette circonscription, qui comprend notamment la ville d'Arles, Michel Vauzelle, député PS sortant, a obtenu dimanche 38,40% des voix, Valérie Laupies 28,98% et Roland Chassain 22,62%.
La question se posait aussi pour le député UMP sortant Etienne Mourrut. Il est arrivé troisième (23,89%) dimanche dans la 2e circonscription du Gard, derrière le FN Gilbert Collard (34,57%), en tête devant la socialiste Katy Guyot (32,87%). Mais le maire du Grau-du-Roi a annoncé mardi après-midi qu'il se maintenait pour le second tour des législatives, pour "porter haut et dignement les valeurs de la droite et du centre".
François Fillon demande l'exclusion de Roland Chassain
Presque aussitôt, le candidat FN Gilles Caïtucoli, arrivé troisième (24,33%) dans la 3e circonscription du Gard, a annoncé qu'il se maintenait. "Je vais donc aller déposer ma candidature à la préfecture" contre Jean-Marc Roubaud (UMP), a-t-il confié mardi après-midi. "Je retire ma candidature si M. Mourrut en fait autant. On m'a demandé de le faire", avait déclaré un peu plus tôt Gilles Caïtucoli à l'AFP, confirmant implicitement un accord, au moins local, entre le FN et l'UMP.
Ainsi, dans la 9e circonscription de Loire-Atlantique, le député UMP sortant, Philippe Boënnec, a reçu mardi 12 juin le soutien de Marguerite Lussaud, la candidate du Front national éliminée au premier tour. Un soutien qu'il avait lui-même sollicité la veille par téléphone, comme l'a reconnu la candidate frontiste : "s'il n'avait pas appelée, je ne l'aurais pas fait, évidemment".
Sur le plan national, les ténors de l'UMP continuent de condamner tout arrangement avec le FN. "Pour l'instant, un seul de nos candidats a annoncé son retrait en faveur du Front national, il doit être exclu", a estimé l'ancien Premier ministre François Fillon dans une interview au quotidien Ouest France à paraître mercredi.
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