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Les professionnels de la justice organiseront fin mars un rassemblement axé notamment sur les moyens de la justice

Si la date de cette journée reste à déterminer, le principe a été adopté par l'intersyndicale mardi, au lendemain de la décision de la fin de la grève des audiences.Par ailleurs, les magistrats et fonctionnaires du TGI de Paris ont voté le renvoi des audiences jusqu'à mercredi soir "par solidarité" avec les services d'insertion et de probation.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les syndicats de magistrats ont appelé à reprendre normalement les audiences. (AFP - Jean-Sébastien Evrard)

Si la date de cette journée reste à déterminer, le principe a été adopté par l'intersyndicale mardi, au lendemain de la décision de la fin de la grève des audiences.

Par ailleurs, les magistrats et fonctionnaires du TGI de Paris ont voté le renvoi des audiences jusqu'à mercredi soir "par solidarité" avec les services d'insertion et de probation.

Si le rapport de l'inspection générale des services judiciaires n'a relevé aucune faute de la part des juges soulignent leurs syndicats, il pointe toutefois les services de probation pénitentiaire pour des erreurs dans la gestion du dossier du principal suspect.

Le gouvernement va saisir le CSM

Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a annoncé mardi devant les députés qu'il avait l'intention de saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur "le fonctionnement de la justice" dans l'affaire Laëtitia.

Après trois heures de réunion à huis-clos lundi avec les syndicats, Michel Mercier, le ministre de la Justice a constaté que Tony Meilhon "n'avait pas été suivi après sa libération", bien que son dossier ait été transmis au SPIP, et a évoqué des "carences manifestes au niveau de l'organisation des services et dans la circulation de l'information entre les différents acteurs".

L'enquête révèle des problèmes de "liaison", "une mauvaise utilisation des moyens informatiques", "des choix inadaptés sur l'affectation des moyens", des "charges de travail lourdes"...

Les inspecteurs ont aussi souligné que les conclusions d'un audit mené sur le SPIP de Nantes transmises en septembre dernier à la direction interrégionale des services pénitentiaires n'avaient pas été prises en compte.

Michel Mercier a indiqué qu'il ferait part "dans les prochaines heures de (ses) conclusions". Le ministre a également annoncé des mesures d'urgence, dont le déblocage de 5 millions d'euros "pour des vacations supplémentaires".

Les syndicats restent mobilisés
Virginie Duval de l'Union syndicale des magistrats (USM) a annoncé la fin de la grève lundi soir et la poursuite de la mobilisation. "Le mouvement des derniers jours s'inscrit dans le durée", a-t-elle expliqué.

La mobilisation fin mars aura notamment pour vocation à revenir sur la question des moyens de la justice, au coeur de la fronde du monde judiciaire depuis sa mise en cause par Nicolas Sarkozy dans l'affaire Laëtitia.

D'ici là, les organisations des professions de justice vont demander à toutes les juridictions de faire remonter leurs difficultés de fonctionnement au quotidien afin de dresser un état des lieux de la justice en France ont précisé Virginie Duval et Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la magistrature (SM).

La CGT-pénitentiaire a exprimé le soulagement des travailleurs sociaux du service d'insertion et de probation (SPIP) de Loire-Atlantique, qui s'estiment blanchis à leur échelon, tout en jugeant possibles des sanctions dans "l'encadrement intermédiaire".

"On ne peut pas prétendre avoir une justice irréprochable sans jamais s'interroger sur la problématique des moyens pour tenter d'y parvenir", a dit Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur France Info, intervenant pour la première fois dans ce dossier.

Le 3 février à Orléans, Nicolas Sarkozy avait déclenché la colère des juges, en promettant des sanctions pour les "dysfonctionnements" ayant permis la remise en liberté sans suivi de Tony Meilhon, un délinquant multirécidiviste.

Police des polices: des fautes vénielles

Le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices") n'a relevé ni "dysfonctionnement" ni "faute grave" des policiers dans le suivi du principal suspect du meurtre de Laetitia, a-t-on appris lundi de source policière.

"Il n'y a pas eu de faute personnelle caractérisée", a confirmé lundi soir dans un communiqué le ministère de l'Intérieur, notant "en revanche, un manquement formel dans la transmission de certaines informations au sein de la police nationale".

Suite au rapport un "rappel général d'instruction" aux effectifs de police a été demandé.

Par ailleurs trois "lettres d'observation", qui ne constituent pas des sanctions, selon la source policière, seront adressées au directeur départemental de la police, au chef du bureau de police de Nantes et à une brigadière de police qui avait pris une plainte de l'ex-concubine de Tony Meilhon, selon la source.

En ce qui concerne les gendarmes, "l'institution ne serait pas mise en cause", avait indiqué une source proche de l'enquête sans autre détail.

Tentative de suicide dimanche de Tony Meilhon

Le principal suspect du meurtre de la jeune femme près de Pornic, a fait dimanche une tentative de suicide. Il a quitté lundi le CHU de Rennes pour retourner en prison.

L'enquête révèle des problèmes de "liaison", "une mauvaise utilisation des moyens informatiques", "des choix inadaptés sur l'affectation des moyens", des "charges de travail lourdes"...

L'intéressé aurait fait cette tentative de suicide pour protester contre "l'insuffisance de calories des repas fournis par la prison", a indiqué lundi le procureur de la République de Nantes. Cette assertion, ajoute-t-il, est contestée par la direction de l'établissement, "qui souligne qu'au contraire les rations qui lui sont journellement données sont en quantité supérieures à celles distribuées aux autres détenus".

Incarcéré à la maison d'arrêt de Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, Tony Meilhon aurait avalé de l'eau de javel faiblement diluée en fin d'après-midi, selon les premiers éléments transmis au parquet de Nantes.

Celui qui avait une nouvelle fois refusé de parler aux juges d'instruction, lors d'un interrogatoire au tribunal de Nantes vendredi, a été hospitalisé au CHU de Rennes et s'y trouvait encore dimanche soir, selon une source judiciaire.

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