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Mais où est donc passé Jean-Marc Ayrault ?

En dépit d'une actualité chargée, le Premier ministre, en déplacement ce week-end au Cambodge et en Thaïlande, passe totalement inaperçu.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors d'une conférence de presse à Matignon, le 14 janvier 2013. (CHAMUSSY / SIPA)

Si Jean-Marc Ayrault espérait revenir sur le devant de la scène médiatique cette semaine, c'est parfaitement raté. Une semaine qu'il achève ce week-end par un déplacement au Cambodge et en Thaïlande, au moment où François Hollande va parader devant les caméras à Tombouctou. Guerre au Mali, débats musclés à l'Assemblée nationale autour du mariage pour tous… Les sujets d'actualité ne manquent pourtant pas. Mardi 29 janvier, le Premier ministre a même cru bon d'en rajouter un : le droit de vote des étrangers. Un moyen, pensait-il sans doute, de se montrer à l'offensive. Sauf que l'initiative a été un flop monumental.

"Flottement de communication" sur le vote des étrangers

D'abord sur la forme. Mardi matin, les conseillers de Jean-Marc Ayrault font fuiter une information d'après laquelle le chef du gouvernement va prendre "une initiative imminente" en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales. Une promesse que l'on croyait enterrée depuis que l'exécutif se bornait à constater qu'il ne disposait pas de la majorité des 3/5e au Parlement, nécessaire à l'adoption de la mesure.

Mise en place d'un comité de réflexion ? Organisation d'un référendum ? Les supputations vont bon train. Mais dans l'après-midi, Jean-Marc Ayrault annonce simplement une consultation des groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition sur ce sujet. "Tout ça pour ça", grince-t-on dans les rangs socialistes. "Il y a manifestement eu un flottement de communication", s'agace la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann. "Les conseillers ont survendu cette annonce, qui n'en est pas une d'ailleurs puisqu'elle était prévue de longue date !", appuie le porte-parole des députés PS, Thierry Mandon.  

"Ayrault manque d'offensive sur les sujets économiques"

Non seulement cette vraie-fausse annonce n'a donc pas remis Jean-Marc Ayrault sur le devant de la scène, mais elle a au contraire mis en exergue son absence. François Hollande en chef de guerre sur l'intervention au Mali, ChristianeTaubira à l'offensive sur le mariage pour tous… "Alors qu'on est dans un temps fort sur l'international et le sociétal, Jean-Marc Ayrault reste concentré sur les questions socio-économiques. Il est donc victime de cet agenda", juge Thierry Mandon

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 29 janvier 2013 à l'Assemblée nationale, à Paris. (MAXPPP)

Une analyse que ne partage pas vraiment Marie-Noëlle Lienemann : "Quand on est Premier ministre, on n'est pas victime d'un agenda par hasard. Jean-Marc Ayrault devrait être beaucoup plus offensif sur les sujets socio-économiques ! C'est sur ces questions-là que les Français s'interrogent. Il doit y répondre !"

Le cas de Goodyear illustre bien l'analyse de la sénatrice : alors que le groupe automobile a annoncé jeudi matin la fermeture de son usine d'Amiens (Somme), qui emploie près de 1 200 salariés, Jean-Marc Ayrault a laissé son ministre Arnaud Montebourg réagir à cette annonce, et a attendu vendredi midi pour s'exprimer en marge d'un déplacement à Evry (Essonne) sur le thème de l'école. 

Des sondages alarmants

Peut-être de quoi expliquer en partie le fait que seuls 33% des Français lui font confiance pour résoudre les problèmes qui se posent à la France, selon le dernier baromètre TNS-Sofres publié par Le Figaro Magazine.

Dans une autre enquête parue cette semaine, l'institut BVA (PDF) souligne d'ailleurs que le chef de l'Etat et le Premier ministre "ont du pain sur la planche pour convaincre les Français du bien-fondé de leur action sur les sujets économiques et sociaux les plus fondamentaux", dans la mesure où leur politique est perçue comme inefficace pour 72% des personnes interrogées. Un chiffre qui révèle l'ampleur de la tâche qui reste à accomplir pour Jean-Marc Ayrault.

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