Manon, échangée à la naissance dans une maternité de Cannes
En 1994, deux bébés ont été échangés par le personnel soignant. Une erreur aux conséquences lourdes découverte seulement dix ans plus tard. France 3 Côte-d'Azur a rencontré la maman de Manon, qui témoigne vendredi dans "Le Parisien".
Le psychiatre de Manon a été un peu décontenancé lorsqu'elle lui a raconté pour la première fois son histoire. Ce "n'est pas dans les livres", a-t-il soufflé... Cette histoire, c'est celle d'une terrible erreur, racontée vendredi 22 mars par la principale intéressée, Manon Serrano, 19 ans, dans Le Parisien : Manon a été échangée à la naissance avec un autre bébé. Et ne l'a su, avec sa famille, que dix ans plus tard.
L'échange se produit à l'issue d'un soin, dans une maternité de Cannes (Alpes-Maritimes), en juillet 1994 : les deux petites filles, nées quelques jours plus tôt, souffrent de jaunisse, et doivent être exposées à des lampes spéciales. Faute de place, elles sont posées dans le même berceau et, c'est moins compréhensible, sans bracelet d'identification. Lorsque le personnel ramène son bébé à Sophie Serrano, âgée de 18 ans à l'époque, celle-ci est prise de doute.
A France 3 Côte d'Azur, qui l'a rencontrée en 2008, elle raconte : "J'ai vu une différence, elle avait plus de cheveux", raconte la jeune femme. "J'ai posé la question, je me suis sentie un peu bête, mais on m'a tout de suite rassurée en m'expliquant que les rayons avaient fait pousser les cheveux..." Elle accepte l'explication des médecins.
"Dans le village, je passais pour une femme infidèle"
Mais en grandissant, le physique de Manon soulève des soupçons : ses parents biologiques sont réunionnais, elle a le teint beaucoup plus mat que ses parents, et ses cheveux sont crépus. Les ragots vont bon train. "Dans le village, on me faisait passer pour une femme infidèle", raconte Sophie au Parisien. Le père de Manon, pris de doute, finit par réclamer un test de paternité. Il révèle que Manon n'est la fille biologique d'aucun des deux parents : elle a alors 10 ans. "Ma première pensée, ça a été 'Vais-je devoir quitter ma famille?'", explique Manon au Parisien.
La révélation incroyable a eu pour effet de souder Manon et Sophie, qui entretiennent depuis des rapports fusionnels. Une rencontre a eu lieu avec la famille "génétique" de Manon, mais elles ne se voient plus aujourd'hui. Les deux familles ont en revanche assigné en justice la clinique et une partie du personnel soignant de l'époque.
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