Mobilisation contre la vie chère en Martinique : l'Etat annonce un accord pour baisser le prix de l'alimentaire de 20%
L'Etat a déclaré mercredi 16 octobre avoir signé un accord, notamment avec les distributeurs, pour baisser de "20% en moyenne" les prix de l'alimentaire en Martinique, théâtre depuis septembre d'une mobilisation contre la vie chère. Signé au terme d'un septième volet de négociations, il a été annoncé par le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier.
Cette baisse concerne "une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique", écrit le préfet dans un communiqué. Le "protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère", sur ce territoire où les prix de l'alimentaire sont actuellement 40% plus élevés que dans l'Hexagone, a été signé entre la préfecture locale, la collectivité territoriale de la Martinique et une batterie d'acteurs locaux, allant des distributeurs (hypermarchés et supermarchés notamment) aux parlementaires, en passant par le Grand Port maritime et le transporteur CMA-CGM.
"Le peuple est en total désaccord", assure le collectif RPPRAC
L'accord n'a toutefois pas été ratifié par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine de la mobilisation depuis le 1er septembre. Celui-ci a claqué la porte. "Le peuple en total désaccord [avec le protocole] a décidé de poursuivre le mouvement", a fustigé le leader du mouvement, Rodrigue Petitot
Le RPPRAC réclame que la baisse des prix consentie par l'Etat et les divers acteurs locaux concerne "tout l'alimentaire". "On parle de 6 000 produits sur 40 000", précise Rodrigue Petitot, qui demande également la venue du ministre des Outre-mer sur l'île. "On est ultradéterminés. On maintient les blocages, on maintient tout. Le combat, c'est jusqu'à obtenir gain de cause", a-t-il martelé.
Cette position inquiète le député du Nord de l'île, Marcellin Nadeau : "Dans la mesure où le RPPRAC n'a pas signé, on ne peut pas dire qu'on soit sortis de la crise." De son côté, le préfet a appelé à la "désescalade de la violence", alors que les autorités ont prolongé lundi jusqu'au 21 octobre un couvre-feu nocturne sur l'île.
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