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Michaël Blanc : "Je suis né deux fois"

Le Français, détenu depuis quatorze ans, est sorti des prisons indonésiennes, ce lundi 20 janvier. Libéré sous condition, il doit notamment rester en Indonésie. Pierre Monégier, envoyé spécial de France 2, l'a rencontré dans la petite maison de sa mère, à Djakarta.

Article rédigé par franceinfo - Pierre Monégier
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Michaël Blanc et sa mère, Hélène Le Touzey, à Djakarta (Indonésie), le 20 janvier 2014 (ROMEO GACAD / AFP)

Michaël Blanc a été arrêté le 26 décembre 1999 à l'aéroport de l'île indonésienne de Bali, avec 3,8 kilos de haschich cachés dans deux bouteilles de plongée. Il avait affirmé qu'elles appartenaient à un ami qui les lui avait confiées pour les transporter. Il avait échappé de justesse à la peine de mort, avant d'être condamné à la perpétuité. Sa mère s'est installée à Djakarta et allait le voir deux fois par semaine en prison.

A 40 ans, Michaël Blanc est sorti de prison lundi 20 janvier, mais en l'absence de convention de transfèrement entre la France et l'Indonésie, il devra rester dans l'archipel jusqu'à la fin de sa peine, le 21 juillet 2017.

Nous avons rencontré Michaël Blanc devant la petite maison qu'occupe sa mère, dans le sud de Djakarta. 

Indonésie : les premiers mots de Michaël Blanc, libéré après 14 ans de prison (P. MONEGIER, E. NICKMATULHUDA - FRANCE 2)

Il nous explique en riant  : "Ma nouvelle chambre est bien, vraiment mieux que ma cellule. Je voulais prendre la petite chambre, mais ma mère insiste – rien à faire : elle veut absolument que j'aie la grande." Hélène Le Touzey, sa mère qui a tout abandonné pour venir vivre près de son fils nous précise : "J'ai l'habitude de la petite chambre. J'avais déjà choisi, en emménageant ici, que la grande serait pour lui." 

"Je dois tout à ma mère"

Et Michaël Blanc se remémore : "J'ai fait quatorze ans de prison, au début je risquais même la peine de mort. Et aujourd'hui, je suis dehors. Je lui dois tout."

Nous lui demandons : "Elle vous a donné deux fois la vie ?" "Oui, c'est ça. I am born two times !" Et l'avenir, aujourd'hui, comment celui qui vient de passer quatorze ans dans les prisons indonésiennes la voit-il ? "C'est un peu trop tôt pour en parler, nous dit-il. J'ai passé la journée dans les administrations aujourd'hui, je n'ai rien vu, je ne sais pas. Là, tout de suite, j'ai juste envie d'aller nager, de boire une bière. De voir un peu autour de moi ce qui se passe."

Nous le questionnons sur ses premières impressions, ce qui change quand on revient au monde après quinze ans. Michaël blanc rit encore : "Les voitures ont vachement changé ! Elles sont beaucoup plus confortables. Ça, ça a changé et c'est tout ce que j'ai pu voir aujourd'hui. Vous savez le plus dur d'où je viens, c'est ce sentiment d'être enfermé, en permanence. De ne rien pouvoir faire. Chaque fois qu'on veut faire quelque chose, on nous dit que c'est interdit. Pas le droit de faire ça, pas le droit de faire ça...Je crois que je vais pouvoir travailler. C'est peut-être même une obligation." 

Et après avoir nagé, que veut faire Michaël Blanc ? "J'ai très envie de voir le reste de ma famille. Ils avaient pris des billets pour mai - c'est à ce moment-là que je devais être libéré. Du coup, on va voir s'ils peuvent venir plus tôt, ça me ferait plaisir." Avant de nous quitter, Hélène Le Touzey a également rendu hommage aux présidents Chirac et Sarkozy qui, selon elle, se sont beaucoup investis dans les différentes démarches qui ont conduit à la libération de son fils. Sa mère va continuer son combat en faveur de la libération conditionnelle de nombreux autres prisonniers occidentaux. Elle pense que le cas de Michael peut créer un précédent.

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