Seine-Maritime : ce que l'on sait de l'incendie d'un entrepôt de Bolloré Logistics abritant 12 000 batteries au lithium à Grand-Couronne
Une colonne de flammes impressionnante qui ravive de mauvais souvenirs en Normandie. Un important incendie s'est déclaré, lundi 16 janvier dans l'après-midi, dans un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics, à Grand-Couronne, près de Rouen (Seine-Maritime). Quelque 12 000 batteries au lithium inflammables, des pneus mais aussi du textile ont brûlé, sans faire de victime. La préfecture a annoncé lundi soir que l'incendie était "circonscrit". Il a été "maîtrisé" mardi 17 janvier dans la soirée, selon le préfet de Normandie et de la Seine-Maritime.
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"Il n'y a pas de danger particulier" pour les riverains, a par ailleurs affirmé mardi matin sur franceinfo le préfet. Franceinfo résume ce que l'on sait de ce sinistre, qui n'est pas sans rappeler celui de Lubrizol en septembre 2019.
L'incendie est parti de Bolloré Logistics avant de s'étendre
Un incendie s'est déclaré lundi après-midi dans un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics, à Grand-Couronne. Aux alentours de 16h30, selon les pompiers, quelque "12 250 batteries ou éléments de batteries au lithium" ont pris feu dans une cellule de l'entrepôt d'environ 6 000 m2, classé à autorisation, rapporte France Bleu Normandie. Pierre-André Durand a expliqué sur franceinfo mardi matin que les causes de l'incendie restent pour l'heure inconnues. "L'incendie est parti de la cellule Bolloré Logistics, puisque l'alerte a été donnée par un des employés", a-t-il cependant précisé.
L'incendie a ensuite gagné un entrepôt du groupe Distri Cash, contenant environ 70 000 pneus. En début de soirée, les flammes ont provoqué "de nombreuses explosions", selon la municipalité de Grand-Couronne. En milieu de soirée, un épais panache de fumée se dégageait encore des deux bâtiments qui ont brûlé, selon une photographe de l'AFP sur place.
Vers 22 heures, 137 sapeurs-pompiers étaient à pied d'œuvre, appuyés par 60 véhicules. "Les deux cellules" touchées par les flammes se sont ensuite "effondrées, diminuant l'intensité de l'incendie", a déclaré le préfet de Seine-Maritime lors d'un point-presse en fin de soirée. Puis, "à 23h30, l'incendie était circonscrit" sur ces zones, a précisé Pierre-André Durand.
Selon la préfecture, le feu a atteint une "troisième cellule du bâtiment" dans la nuit de lundi à mardi, qui contenait "des palettes et des textiles". Cet incendie a à son tour été circonscrit en début de matinée, a précisé la préfecture dans un communiqué.
Pas de victime mais une cellule de crise mise en place
"Aucune victime n'est à déplorer, les employés ont été évacués", a précisé la préfecture lundi soir. Il n'y a pas non plus "de destruction voisine". Les premiers riverains se trouvaient à un peu plus de 500 mètres du site incendié.
Edith Morainville, septuagénaire qui réside dans la commune voisine de Moulineaux était aux premières loges lundi après-midi lorsque l'entrepôt s'est embrasé. Elle a vu depuis ses fenêtres des "flammes et des explosions, comme des feux d'artifice". "J'ai entendu un gros 'boum', j'ai pensé à un accident de voiture", raconte Joël Wilemet, 71 ans, venu rendre visite à sa mère à Moulineaux. "Puis le nuage a commencé à se dégager et à venir vers nous, il était toujours là à 22h30, il n'y avait pas d'odeur."
Contacté par l'AFP, le groupe Bolloré annonce avoir "mis en place une cellule de crise en lien avec la préfecture", précisant qu'il n'avait, à ce stade, "pas d'information sur les causes de l'incendie", ni sur l'ampleur des dégâts. Le site n'est pas classé Seveso, nom de la directive européenne demandant aux Etats membres de répertorier les zones industrielles présentant des risques d'accidents graves.
"Pas d'inquiétude" pour la qualité de l'air
Le préfet de Seine-Maritime a affirmé mardi matin sur franceinfo que les mesures de qualités de l'air réalisées par les sapeurs-pompiers "se sont révélées toutes nulles, donc il n'y a pas d'inquiétude à avoir". Le préfet a promis que "tous les résultats" issus des analyses seraient publiés.
Il avait déclaré lundi soir que les informations ne faisaient apparaître "aucun besoin de protection des populations". "Sous le panache de fumée il n'y a pas de danger, et pas d'inquiétude sur une pollution de la Seine". Selon lui, "le seul risque chimique provient de la combustion du lithium qui peut dégager de l'acide fluorhydrique, uniquement dans le cœur du foyer", mais cette substance n'est "pas présente à l'extérieur du site".
Le colonel Rémy Weclawiak, directeur adjoint du service d'incendie et de secours dans le département, a également expliqué lundi qu'au moment de l'incendie, "les fumées sont parties très haut dans le ciel. Il y a une bonne dispersion et les relevés à proximité du site et un peu à l'extérieur n'ont pas permis de trouver de monoxyde de carbone, d'acide chlorhydrique ou cyanhydrique, les taux sont à zéro".
La population encore traumatisée par l'incendie de l'usine Lubrizol en septembre 2019. Quelque 10 000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée dans un grave incendie survenu dans le même secteur.
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