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Méga-bassines : "Ne cédez pas aux provocations", lance Thierry Boudaud aux agriculteurs, avant un week-end de manifestations

"On est très inquiets à cause des dégradations sur des exploitations lors des précédents rassemblements", alerte vendredi sur France Bleu Poitou le président de "la Coop de l'eau", qui porte le projet de 16 bassines dans les Deux-Sèvres.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Poitou
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Thierry Boudaud, président de la Coop de l'eau 79, porteur du projet de retenues d'eau dans les Deux-Sèvres, qui comprend la méga-bassine de Sainte-Soline, le 16 mars 2023. (REMI BRANCATO / RADIO FRANCE)

Thierry Boudaud, le président de "la Coop de l'eau" qui porte le projet de 16 bassines sur le bassin de la Sèvre niortaise (Deux-Sèvres) a appelé vendredi 24 mars sur France Bleu Poitou "au calme" à l'approche d'un week-end de manifestations. Il demande "aux agriculteurs de penser à eux, à leur famille et à leur protection. Restez là où vous devez être. Il y aura des violences, prévient-il. L'État, les forces de l'ordre doivent gérer ce type de situation, mais vous, ne cédez pas aux provocations".

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues durant le week-end selon le collectif "Bassines Non merci !" dans les Deux-Sèvres. Le Collectif a prévu des "manif-actions" à partir de vendredi et jusqu’à dimanche contre le projet de construction de réserves d'eau pour l'irrigation agricole. "On est très inquiets à cause des dégradations sur des exploitations lors des précédents rassemblements", explique Thierry Boudaud.

Pour "l'arrêt des violences" et le "dialogue"

Plusieurs hectares agricoles ont été saccagés lors des précédentes manifestations, notamment en octobre dernier, alors que la manifestation avait dégénéré. "Nous appelons au calme dans cette période difficile", insiste Thierry Boudaud, lui-même exploitant agricole dans le département. Il plaide pour "l'arrêt des violences" et prône le "dialogue".

L'agriculteur estime que les bassines sont construites dans "des fermes familiales", "c'est un établissement public qui partage l'eau entre les usagers et les agriculteurs. S'il y a bien un endroit où il n'y a pas d'accaparement, c'est ici. S'il y a bien un endroit où il n'y a pas d'agro-business, bon sang c'est dans le sud de Sèvres !, s'énerve le président de la Coop de l'eau. La moyenne des tailles de fermes, c'est 80 hectares, des fermes petites à moyennes".

"On n'aura plus de cultures d'été, on ne pourra plus nourrir les animaux."

Thierry Boudaud, président de "la Coop de l'eau"

sur France Bleu Poitou

Thierry Boudaud répond aux accusations des militants écologistes qui estiment que le projet privatise une ressource, l'eau, qui appartient à tous : "Si on n'a plus d'eau sur le territoire, c'est la partie agricole la plus petite, la plus fragile, la plus diversifiée, qui va disparaître". Il met en avant les sécheresses de "plus en plus intenses", qui entraîneront la disparition de l'élevage. "Il faut faire des économies d'eau, c'est important, reconnaît-il, mais l'adaptation aux changements climatiques, passe justement par le maintien d'un modèle diversifié. On ne veut pas l'agro-business sur notre territoire".

Le président de la Coop de l'eau estime que la seule issue au conflit reste la négociation. Mais "la violence tue le dialogue, et il faut avoir une perspective de compromis sur le partage, sur la gouvernance, sur le type d'agriculture, les efforts de transition. On insiste beaucoup sur les économies d'eau".

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