Nouvelle-Calédonie : "La perte d'un Calédonien est toujours quelque chose de tragique", réagit Nicolas Metzdorf, rapporteur de la réforme du corps électoral
"La perte d'un Calédonien est toujours quelque chose de tragique", déclare Nicolas Metzdorf, mercredi 15 mai sur France Inter. Le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie est rapporteur du projet de loi constitutionnelle réformant le corps électoral calédonien, réagit au bilan de la deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie. Deux personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées.
"J'en veux beaucoup à l'hystérisation des débats du côté de la branche la plus radicale des indépendantistes qui, depuis 30 ans, ne respectent pas la parole des accords de Nouméa, qui étaient des accords de paix, de vivre ensemble et de destin commun", ajoute-t-il. Pour lui, "il y a une frange indépendantiste radicalisée qui a continué de considérer qu'il y avait des gens plus légitimes que d'autres en Nouvelle-Calédonie".
L'élu ne la considère toutefois pas responsable des émeutes qui font rage depuis lundi. "Je ne crois pas qu'on puisse dire 'c'est la faute de quelqu'un ou de quelqu'un d'autre'. Je dis juste qu'on est dans une situation où on n'a pas tranché la question de savoir si on considère que tous les Calédoniens naissent libres et égaux en droit ou si on considère que, parce qu'il y a eu une colonisation il y a 200 ans, il y a des gens plus légitimes que d'autres".
Le projet de loi constitutionnelle réformant le corps électoral calédonien prévoit de permettre à tous les natifs de l'archipel, ainsi qu'aux résidents installés depuis au moins dix ans, de voter aux élections provinciales. Les députés l'ont voté dans la nuit de mardi à mercredi. Le Congrès se réunira "avant la fin juin" pour l'adopter définitivement si indépendantistes et loyalistes ne se mettent pas d'ici là d'accord sur un texte plus global, a averti Emmanuel Macron.
Alors que les émeutes se poursuivent, Nicolas Metzdorf réclame sur franceinfo "plus de moyens en Nouvelle-Calédonie pour maintenir l'ordre" car les effectifs présents sur place sont "dépassés". "Si on avait eu des forces de l'ordre en nombre suffisant lors de l'adoption de ce projet de loi, il n'y aurait pas eu ces exactions, ou il y en aurait moins eu", selon lui. Ce qui pousse les Calédoniens "à se défendre, c'est qu'ils sont attaqués chez eux, dans leur maison. Ils ont peur pour leur famille".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.