Tollé en Nouvelle-Calédonie, après la nomination d'un colonel de gendarmerie condamné pour violences conjugales
Les faits de violences conjugales remontent au printemps 2018.
Le nouveau commandant de la gendarmerie de Nouvelle Calédonie, Eric Steiger, a fait l'objet d'une condamnation pour violences conjugales, a appris franceinfo de sources proches, confirmant une information de Mediapart. Cette révélation a provoqué un tollé sur le territoire, des élus réclamant le remplacement du colonel, "disqualifié" selon eux.
Selon l'avocat du gendarme, les faits de violences conjugales remontent au printemps 2018. Au mois de juin, son épouse dépose une main courante puis une plainte quelques jours plus tard. Elle accuse notamment son mari de l'avoir violemment plaquée sur le lit et plaquée contre une armoire en lui tordant la tête. Eric Steiger dépose à son tour une plainte pour violences visant sa femme, plainte qu'il retirera par la suite.
Une condamnation à 6 000 euros d'amende
En février 2020, le colonel de gendarmerie est jugé une première fois et condamné à six mois de prison avec sursis pour violences envers sa conjointe. Lors de son procès en appel, en mai dernier, la Cour se montre plus clémente et le condamne à 6 000 euros d'amende, avec non-inscription de la peine au casier judiciaire.
Ces faits ont eu lieu dans un "contexte douloureux de séparation du couple après 20 ans de vie commune", réagit la gendarmerie nationale contactée par franceinfo. Elle indique que l'officier a rendu des comptes pas voie hiérarchique sur toutes les étapes qui concernaient la procédure, et que la peine prononcée en appel ne faisait "pas obstacle à ce que la gendarmerie le nomme à son poste actuel" en Nouvelle Calédonie.
La révélation de la condamnation du commandant de gendarmerie a provoqué un tollé au niveau local, notamment chez les élus qui réclament son départ. Sonia Backès, présidente de la province Sud indique avoir "signalé aux plus hautes autorités de l'Etat que cette fonction était incompatible avec ce type de délit et qu'il fallait au plus vite prendre la décision de renvoyer ce colonel en Métropole".
Dans un pays où 22% des femmes sont victimes de violences, (...) la décision de changer la tête de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie ne doit pas souffrir d'une hésitation
Sonia Backès, présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédoniefranceinfo
Les députés Philippe Gomes et Philippe Dunoyer, et le sénateur Gérard Poadja, membres du parti de centre droit Calédonie Ensemble, ont considéré que cette condamnation "disqualifiait le colonel Eric Steiger" et demandé son "remplacement". Ils citent le ministre de l'Intérieur qui a récemment affirmé que "tout gendarme condamné pour violences conjugales ne devait plus être en contact avec le public" et que "les traitements de ces violences seraient désormais prioritaires pour les policiers et gendarmes partout en France". Les indépendantistes du FLNKS ont eux aussi "exigé le remplacement immédiat du numéro un de la gendarmerie qui ne saurait incarner la droiture et l'engagement de l'exercice des compétences régaliennes sur place, qui à ce jour, est encore aux mains de l'Etat".
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