Outre-mer : après une succession de manifestations violentes, les assureurs retirent le risque "émeutes" des contrats pour les entreprises

Plusieurs compagnies d'assurance ont annoncé qu'elles cesseraient de prendre de nouveaux contrats dans ces territoires.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Le gérant d'un magasin Carrefour incendié inspecte les dégâts, le 17 octobre 2024, à Rivière-Salée (Martinique). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Nouvelle-Calédonie, Antilles... Face aux violences urbaines à répétition dans les territoires ultramarins, les compagnies d'assurance encore présentes révisent leurs garanties pour les entreprises. Groupama et Allianz ont annoncé à l'AFP, jeudi 28 novembre, limiter leurs offres en Martinique et en Guadeloupe. "Compte tenu de la fréquence et de la sévérité du risque d'émeutes dans certains territoires ultramarins, nous avons pris la décision d'exclure [ce] risque de nos contrats entreprises", a précisé l'assureur allemand à l'AFP. Groupama, dont le bénéfice net au premier semestre a été touché par les émeutes en Nouvelle-Calédonie, a confirmé avoir pris une mesure similaire.

Generali avait été le premier à amorcer le mouvement. Dans l'hebdomadaire spécialisé L'Argus de l'assurance, un cadre du groupe italien avait déclaré le 22 novembre "suspendre la souscription" de nouveaux contrats pour les entreprises des Antilles. 

La responsabilité de l'Etat pointée par les assureurs

Concrètement, ces décisions signifient que les dégâts liés à des émeutes ou des troubles civils ne seront plus indemnisés par les assurances. Mais, sans couverture du risque émeutes, difficile voire impossible de convaincre une banque de financer votre projet, alertent les représentants patronaux. "On est sur un problème systémique d'une très grande gravité", estime Hervé Mariton, président de la Fédération des entreprises d'outre-mer.

Face au problème, tous les acteurs se tournent vers l'Etat. Côté assureurs, on estime que celui-ci a failli dans sa mission de maintien de l'ordre et que sa responsabilité est engagée dans les épisodes de troubles qui ont marqué 2024. Selon la fédération professionnelle France Assureurs, les dégâts causés par les émeutes en Nouvelle-Calédonie ont coûté un milliard d'euros aux assureurs. Depuis, des violences ont aussi éclaté en Martinique où, sur fond de mouvement contre la vie chère, des dizaines de surfaces commerciales ont été cambriolées, pillées ou incendiées.

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